Naturalisation refuséeÀ Clos du Doubs, l'affaire de la tondeuse n'est pas close
Le ressortissant français, recalé par la commune jurassienne, a fait recours.
![Eric Felley](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/649be52d-9129-4cd2-ac7f-eff88dafc17d.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C1430%2C1408&fp-x=0.5&fp-y=0.5&crop=focalpoint&s=c05b8698680dd925ea79774cbcb35ae1)
![Le village bucolique d'Epauvillers dans le Jura, où habite Olivier Poulain depuis dix ans. Le village bucolique d'Epauvillers dans le Jura, où habite Olivier Poulain depuis dix ans.](https://media.lematin.ch/4/image/2024/04/12/0eaeb874-e16e-4eab-bc98-96740427a8f0.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C4000%2C2667&s=6d00ef6a53cb59adadff9ed9c8fd2af5)
Le village bucolique d'Epauvillers dans le Jura, où habite Olivier Poulain depuis dix ans.
Getty ImagesL'histoire a fait le tour de la Suisse et de la France, et elle n'est sans doute pas terminée. Le dénommé Olivier Poulain, ressortissant français établi à Épauvillers, s'est vu refuser sa naturalisation lors de l'assemblée communale deClos du Doubs le 27 mars dernier, par 13 voix contre 11 et 6 abstentions, prétendûment parce qu'il avait tondu sa pelouse un jour férié.
Mais lui ne l'entend pas de cette oreille et a annoncé mercredi, dans «Le Quotidien jurassien», avoir fait recours contre ce refus. «Je confirme qu’effectivement, j’ai passé la tondeuse un dimanche, explique-t-il. Une seule fois en dix ans et j’avais alors arrêté dès qu’on me l’a demandé».
Un homme sans histoire
On append qu'Olivier Poulain est ingénieur médical dans une entreprise de l’est de la France. Il a vécu d’abord à Delémont, puis en Haute-Ajoie et, depuis dix ans, à Épauvillers, sur la commune de Clos du Doubs, district de Porrentruy, où il est devenu propriétaire dans ce cadre hautement bucolique.
Il précise qu'il a toujours filé droit, n’a jamais eu aucune amende, aucune infraction, encore moins de condamnation et que les autorités communales n’ont jamais eu le moindre souci à son sujet. «La commune m’a d’ailleurs remis une attestation de bonne conduite», assure-t-il.
«Quelqu'un qu'on ne connaît pas»
Olivier Poulain a fait recours auprès du juge administratif, qui décidera de casser au non la décision de l'assemblée communale d'avoir refusé la naturalisation pour un futile motif. Toutefois, jeudi, «Le Quotidien jurassien» a donné la parole à un habitant du village qui étoffe ce refus, au-delà de l'aspect anecdotique de la tondeuse: «Le principal reproche n’est pas là. On ne peut pas naturaliser quelqu’un qu’on ne connaît pas. (...) Beaucoup reprochent à ce candidat à la naturalisation de ne pas participer à la vie du village. Il n’y est présent que quelques jours par mois.»
Décision la semaine prochaine
Encore interloqué par cette situation, le Conseil communal de Clos du Doubs «va étudier les pistes à sa disposition et prendra une décision la semaine prochaine», indique son maire, Jean-Paul Lachat, qui parle d'une situation complètement inédite, «qui a suscité de nombreuses questions dans l’administration jurassienne».