Danger numéro 1 pour les JO de Paris? Une gastro

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FranceDanger numéro 1 pour les JO de Paris? Une gastro

Une «toxi-infection alimentaire collective» pourrait avoir des conséquences majeures sur la compétition. Les autorités vont multiplier les contrôles.

Le Stade de France et le centre aquatique.

Le Stade de France et le centre aquatique.

AFP

Une gastro qui frappe un grand nombre d’athlètes ou de visiteurs ayant mangé au même endroit? C’est pour éviter un tel scénario catastrophe que la France augmente les contrôles sanitaires autour des futurs sites olympiques.

Une «toxi-infection alimentaire collective (...) est jugée (...) comme un des plus hauts niveaux de risque» autour de l’organisation des JO de Paris, «puisque ça peut mettre en danger l’organisation des compétitions en tant que telles, si des athlètes tombent malades» et que cela «engage la réputation de la France», souligne le cabinet du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.

Ce dernier doit se rendre vendredi matin dans un restaurant de Saint-Ouen, commune de Seine-Saint-Denis limitrophe de Paris, qui accueille un bout du village olympique et est proche du Stade de France (athlétisme, rugby), du centre aquatique ou encore de l’Arena Paris Nord (boxe, pentathlon moderne).

L’État compte «contrôler la quasi-totalité des établissements à proximité» des sites olympiques. Sont notamment concernés les restaurants, traiteurs, boulangeries, snacks.

142 agents pour les contrôles

Depuis le début de l’année, «déjà 1500 contrôles» ont été réalisés dans ce cadre en Ile-de-France.

«Si on constate une maîtrise insuffisante du risque sanitaire, on met en demeure le responsable d’apporter des mesures correctives en amont des Jeux. Et s’il n’est pas en capacité de le faire, le préfet peut prononcer des fermetures administratives», explique le ministère.

Au total, 142 agents (en équivalent temps plein, ETP) de l’Etat sont chargés de ce type de contrôles dans les départements qui vont accueillir des événements olympiques. Ils ont le renfort de 31 ETP, «dont 26 en Ile-de-France, où la grande majorité des épreuves auront lieu», selon le ministère.

Les effectifs de l’agence sanitaire Anses ont également été renforcés, «à hauteur de sept ETP», «pour être en capacité d’accroître nos capacités d’analyse en laboratoire et donc notre réactivité en cas d’événement sanitaire».

Treize millions de repas

L’État prévoit aussi d’inspecter, avant le démarrage des Jeux, «tous les établissements» qui serviront à manger au sein des sites olympiques.

«Il serait quand même assez délicat qu’on ait plusieurs centaines de milliers de personnes qui tombent malades en même temps du fait des repas qui ont été servis par les prestataires» des Jeux olympiques (26 juillet au 11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre), remarque le cabinet de Marc Fesneau.

Il est estimé que 13 millions de repas ou snacks seront servis dans l’enceinte des seuls sites labellisés JO: cantines pour les athlètes et les volontaires, stands de restauration pour les visiteurs...

Depuis le 1er janvier, l’ensemble des contrôles de la chaîne alimentaire, du champ à l’assiette, sont placés sous l’égide du ministère de l’Agriculture. La compétence était auparavant partagée avec le ministère de l’Economie.

Cartographie sanitaire

L’objectif étant d’avoir «une chaîne de commandement unique» pour une «efficacité optimale en cas de crise».

Au-delà des JO, «pour protéger les citoyens français», le gouvernement entend porter de 55'000 à 100'000 – donc «quasiment doubler» – le nombre de contrôles réalisés chaque année en France dans les établissements dits «de remise directe» aux consommateurs (restaurateurs, artisans, vendeurs sur les marchés...).

La France comptant 600'000 établissements de ce type, l’idée est de visiter la plupart d’entre eux d’ici à six ans, ce qui permettra de disposer «d’une cartographie exacte et fine de l’état sanitaire du secteur» et d'»adapter notre stratégie de gestion du risque sanitaire», indique le ministère.

Sur les 100'000 contrôles annuels annoncés, 25'000 seront réalisés par des agents de l’État et 75'000 par des délégataires, dont l’entreprise privée Bureau Veritas.

Le ministère précise que «les décisions de fermeture administrative, demandes de mesures correctives et suites pénales» demeurent «sous l’entière responsabilité des services de l’État».

(afp)

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