CommentaireSommet en Suisse: qui veut la paix, prépare la paix
Même s'il a peu de chances de faire arrêter la guerre en Ukraine, le sommet organisé par la Suisse est nécessaire.
- par
- Eric Felley
Si vis pacem para bellum... Si tu veux la paix, prépare la guerre. Dans les suites du conflit en Ukraine, les adeptes de cette maxime ont été nombreux dans les pays occidentaux, notamment en Suisse, où la droite a réclamé aussitôt une augmentation des dépenses militaires. Signe encore plus tangible d'un réarmement européen, l'Allemagne songe à recréer une véritable armée, qui pourrait être prête «en six mois», comme vient de le déclarer son ministre de la Défense, le social-démocrate Boris Pistorius.
Si vis pacem, para bellum... Cette maxime latine a traversé les siècles, mais elle n'a jamais fait l'unanimité. Au fil du temps, d'autres lui ont opposé: Si vis pacem, para pactum, si tu veux la paix, prépare la paix. C'est dans cet état d'esprit que la Suisse organise le sommet pour la paix en Ukraine, les 15 et 16 juin, au Burgenstock.
Une paix selon l'Ukraine
Certes, les Russes ne viendront pas. Pour Vladimir Poutine, il n'est pas question de parler de paix, même si au préalable, elle est «fondée sur le droit international et la Charte des Nations Unies», comme l'a précisé le Conseil fédéral mercredi. Car cela signifie qu'il s'agit d'une paix selon l'Ukraine, avec la récupération de ses territoires de l'est, occupés actuellement par les Russes.
Pour Vladimir Poutine, cette guerre ne peut se terminer que par une victoire sur le terrain et non par des pourparlers dans un hôtel de luxe près de Lucerne. Tout le monde est conscient de cela. Dans ces conditions, pourquoi organiser un sommet «voué à l'échec», selon nombre de commentateurs ?
La paix doit faire du bruit
La réponse d'Ignazio Cassis et de Viola Amherd est simple et modeste, il faut tout simplement continuer à parler de paix. La paix doit faire du bruit aux oreilles des Russes et continuer de rassembler tous les hommes de bonne volonté autour de son idéal. Comme le chantait en 1969 le regretté John Lennon, «All we are saying is give peace a chance», tout ce que nous disons, c'est de donner une chance à la paix. Dans son cas, la guerre du Viet Nam se prolongea toutefois encore jusqu'en 1975...