L'ombre de Poutine plane sur l'initiative pour la neutralité de l'UDC

L'UDC Suisse et son mentor Christoph Blocher ont déposé jeudi à Berne leur initiative pour défendre la neutralité suisse avec 132'780 signatures. Celle-ci a été lancée à la suite de la guerre en Ukraine et de la politique extérieure choisie par le Conseil fédéral, notamment la reprise des sanctions contre Moscou et ses liens affichés avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

L'UDC reproche au gouvernement la reprise des sanctions de l'Union européenne contre Vladimir Poutine, son rapprochement avec l'OTAN, sa participation au Conseil de sécurité de l'ONU ou encore la livraison «indirecte» d'armes aux belligérants. «Cette politique étrangère versatile, écrit l'UDC dans un communiqué, a pour conséquence que la Suisse n'est plus perçue comme un État neutre et n'est donc plus crédible pour toutes les parties au conflit».

Le parrain du texte, Christoph Blocher, était présent lors de la remise des signatures pour déclarer: «En reprenant les sanctions russes, la Suisse est devenue un acteur de la guerre», regrettant ainsi un «affaiblissement irresponsable du principe de neutralité».

La neutralité telle que définie par l'UDC dans la Constitution est stricte. La Suisse doit pouvoir se défendre seule, «sans adhésion rampante» à des alliances militaires, et elle ne doit pas prendre des sanctions, sauf celle décidée au Conseil de sécurité de l'ONU.

Par la voix de son conseiller national Nicolas Walder, les Verts ont été prompt à réagir: «L’UDC veut interdire à la Suisse de prendre des sanctions contre Poutine. Son initiative pour la soi-disant «sauvegarde de la neutralité» vise plus à protéger les criminels de guerre que la Suisse. Ce texte jusqu’auboutiste est cynique et dangereux, car il nuit à notre sécurité en nous isolant diplomatiquement. »