ChinePrison pour un Hongkongais de nationalité portugaise accusé de sécessionnisme
Joseph John est la première personne ayant une double nationalité à être condamnée, en vertu d’une loi sur la sécurité nationale dans le territoire chinois semi-autonome.
Un Hongkongais ayant aussi la nationalité portugaise a été condamné jeudi à cinq ans de prison pour «incitation à la sécession» par un tribunal de Hong Kong.
Il s’agit de la première personne ayant une double nationalité à être condamnée en vertu d’une loi sur la sécurité nationale dans le territoire chinois semi-autonome.
Joseph John, également connu sous le nom de Wong Kin-chung, avait plaidé coupable en février, admettant être le président du Parti pour l’indépendance de Hong Kong, basé au Royaume-Uni et aujourd’hui dissous.
Le juge hongkongais Ernest Lin a condamné M. John à cinq ans de prison, soulignant qu’il avait «déformé l’histoire, diabolisé la Chine et appelé les pays étrangers à détruire (Hong Kong) et la Chine par des moyens politiques ou simplement violents».
Le Parti pour l’indépendance de Hong Kong, mouvement peu connu, considérait «l’occupation de Hong Kong par la Chine illégale», voulait «inviter le Royaume-Uni et les Etats-Unis à envoyer des troupes à Hong Kong» et demandait que la ville devienne un «Etat membre indépendant du Commonwealth», a-t-on appris au cours du procès.
L’accusation a affirmé que 42 messages publiés sur les réseaux sociaux du parti étaient de nature «sécessionniste».
Les messages incriminés comprenaient des pétitions en ligne en faveur d’une intervention militaire étrangère et d’un financement participatif pour fournir une armée à Hong Kong.
L’accusé de 41 ans était détenu depuis plus de 16 mois, après son arrestation et inculpation en novembre 2022.
Des diplomates portugais et de l’Union européenne étaient présents au tribunal jeudi.
Le consul général du Portugal à Hong Kong, Alexandre Leitao, a indiqué à l’AFP ne pas avoir pu rendre visite au prévenu. Les Hongkongais possédant une double nationalité ne peuvent bénéficier d’une assistance consulaire étrangère.
Plus de 290 personnes ont été arrêtées, 174 inculpées et 112 condamnées depuis l’entrée en vigueur à Hong Kong de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin qui a largement neutralisé la société civile et l’opposition politique, selon les défenseurs des droits.
Le mois dernier, Hong Kong a promulgué une deuxième loi sur la sécurité nationale qui prévoit notamment des peines de prison à perpétuité pour des infractions telles que la trahison et l’insurrection.