Maltraitance animaleFourrure et foie gras, le Conseil fédéral avance à petits pas
Le gouvernement refuse les initiatives visant à interdire certains produits, mais veut des améliorations.
- par
- Eric Felley
Le conseil fédéral s'est penché ce mercredi sur deux initiatives déposées par les milieux de la protection des animaux. La première est intitulée « Oui à l'interdiction d'importer du foie gras» et la seconde «Oui à l'interdiction d'importer des produits en fourrure provenant d'animaux ayant subi de mauvais traitements». Formellement, ils rejettent ces deux textes, tout en voulant agir dans leur sens.
Déclaration pour le foie gras
Concernant le foie gras, la production par gavage est interdite en Suisse depuis 40 ans, mais la Suisse peut importer ces produits en raison d'accords commerciaux. Elle ne peut interdire brutalement leurs importations: «Des interdictions d'importer ne peuvent être prononcées que si des mesures moins sévères n'ont pas permis d'atteindre l'objectif visé. C'est pour cette raison que le Conseil fédéral souhaite introduire une déclaration obligatoire pour les produits issus du gavage. Les consommateurs doivent être conscients qu'ils achètent un produit obtenu par des méthodes interdites en Suisse».
Le conseil fédéral veut étendre cette politique des déclarations obligatoires à d'autres produits comme les cuisses de grenouilles ou des produits issus d'animaux castrés sans anesthésie. «Les aliments d'origine végétale importés seront également étiquetés s'ils risquent d'avoir été produits à l'aide de produits phytosanitaires classés comme dangereux».
Fourrures: l'échec du système actuel
Quant aux fourrures, le Conseil fédéral souhaite aller dans le même sens que l'initiative, mais pas avec les mêmes instruments. Pour y parvenir, il oppose un contre-projet indirect à l'initiative, une interdiction de leur importation directement dans l’ordonnance, qui devrait être présentée au Parlement d'ici à l'été 2025. Il constate l'échec de la politique actuelle: «Bien que la fourrure soit soumise à une déclaration obligatoire depuis une dizaine d'années, le secteur de la fourrure et le commerce de détail ne respectent pas toujours la réglementation. Rien qu'en 2023, la Confédération a contesté des étiquetages dans environ 70 % des points de vente contrôlés».