ThaïlandeDécision reportée au 29 mai pour l'ancien Premier ministre accusé de lèse-majesté
Thaksin Shinawatra risque un procès, pour des propos jugés diffamatoires envers le roi et sa famille, tenus en 2015 en Corée du Sud.
La décision attendue mercredi à l’encontre de l’ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra, accusé de lèse-majesté pour des déclarations vieilles de neuf ans, a été reportée au 29 mai, a indiqué le bureau du procureur général.
«Le procureur général n’a pas pris de décision dans cette affaire, puisque les enquêteurs n’ont pas encore envoyé tous les documents», a déclaré le porte-parole Prayuth Pecharakun. «Le Bureau a décidé de prendre une décision le 29 mai», a-t-il poursuivi.
De retour d’exil en août dernier, Thaksin Shinawatra risque un procès pour des propos jugés diffamatoires envers le roi et sa famille, tenus en 2015 en Corée du Sud. Le milliardaire âgé de 74 ans nie l’accusation.
L’ancien dirigeant, au pouvoir entre 2001 et 2006, a longtemps été la bête noire de la monarchie et de l’armée, qui a orchestré un coup d’Etat pour le chasser du gouvernement.
Pour échapper à des condamnations qu’il jugeait politiques, Thaksin Shinawatra a vécu en exil volontaire pendant quinze ans, jusqu’à son retour l’été dernier, coïncidant avec l’intronisation d’un Premier ministre issu de son parti familial, au prix d’une coalition décriée avec des formations pro-militaires.
Il a bénéficié dans la foulée d’une grâce royale qui a réduit son temps en prison de huit à un an. Mais il n’aura passé en tout que six mois en détention, en très grande partie dans un hôpital de Bangkok en raison de son état de santé et de son âge.
Depuis sa libération anticipée, il a notamment voyagé dans son fief de Chiang Mai (nord).
La loi sur le lèse-majesté en Thaïlande, considérée comme l’une des plus sévères au monde de ce type, expose les accusés à des peines allant de trois à quinze ans d’emprisonnement. Elle peut s’appliquer pour des actions commises à l’extérieur du royaume.
Ce texte a été détourné pour étouffer toute voix contestataire à des fins politiques, ont dénoncé ces dernières années des groupes de défense des droits humains.