Des rayons X pour sauver notre bonne veille musique

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Nouvelle techniqueDes rayons X pour sauver notre bonne veille musique

Une nouvelle approche doit permettre de sauver le contenu des bandes analogiques et de leur son.

Eric Felley
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Eric Felley
Les rayons X devraient permettre de sauver l'enregistrement d'un concert de B.B. King à Montreux en 1980.

Les rayons X devraient permettre de sauver l'enregistrement d'un concert de B.B. King à Montreux en 1980.

AFP

L'Institut national de recherches Paul Scherrer (PSI) a annoncé lundi la mise au point et l'utilisation d'une nouvelle technologie visant à numériser des supports de musique analogiques, qui sans cela finirait dans les oubliettes de la musique et du son.

L'institut fait d'abord ce constat implacable: «Les bandes sonores magnétiques ont aujourd’hui presque totalement disparu de nos vies et ne jouissent plus que d’une nostalgique existence de niche».

Un patrimoine précieux

Ces bandes «n’ont pas été conçues pour l’éternité, observe Sebastian Gliga, physicien au PSI et spécialiste du nanomagnétisme. Avec le temps, le matériau se désagrège et ne peut plus être lu». D'où la perte potentielle d'un patrimoine précieux, qui va des archives des studios d’enregistrement, des stations de radio et de télévision, des musées ou des collections privées, contenant ce type de supports.

Sebastian Gliga et son équipe utilisent depuis peu une technique à l'aide du rayonnement synchrotron, qui permet d’assembler et de restaurer les bandes sans risquer de les abimer ou de les détruire. «Les rayons X d’un synchrotron permettent de reconstituer même les enregistrements très endommagés, sans y toucher», explique-t-il.

Un concert de B.B. King

Dans le cadre d’un partenariat avec le Montreux Jazz Digital Project, cette méthode sera testée et affinée. Un contrat a été signé la semaine dernière. Actuellement, Sebastian Giga traite un enregistrement de 48 minutes d'un concert de B.B. King en 1980. Dans son état, il est impossible d'en lire plus de dix secondes: «La composition chimique de la bande sonore s’est tellement dégradée que le fait de la jouer sur un appareil de lecture conventionnel contribuerait encore un peu plus à sa destruction».

«L’enregistrement de B.B. King nous a intéressé en raison de son contenu musical, ajoute le scientifique, mais aussi à cause du défi que représentait son état de dégradation. Le rayonnement synchrotron nous permettra de dépasser les limites inhérentes aux méthodes de restauration conventionnelles».

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