VaudScandale du Simplon: la CGN nomme une équipe d'experts indépendants
Le conseil d'administration de la compagnie veut établir les responsabilités décisionnelles et tirer de cette affaire les conséquences nécessaires.
- par
- Laurent Siebenmann
Dans la nuit du vendredi 29 à samedi 30 mars derniers, le Simplon manquait de couler, amarré au débarcadère de Cully (VD).
Malgré les alertes et mises en garde répétées de MeteoNews et de MétéoSuisse - qui dès le jeudi 28 mars prévenaient la CGN d'une tempête de vaudaire potentiellement ravageuse - Pierre Imhof, directeur général de la compagnie de navigation lémanique, décidait de laisser le bateau à vapeur de la flotte Belle Epoque, alors en panne, durant tout le week-end de Pâques à Cully, endroit pourtant connu pour être particulièrement exposé, en ces circonstances.
Résultat, le Simplon, ballotté comme un fétu de paille par les puissantes vagues du Léman et le vent, s'est encastré dans le ponton en béton, le détruisant au passage. Projeté sur les rochers des quais de Cully, il en est ressorti massacré par une nuit en enfer durant laquelle de courageux pompiers, policiers et membres de la CGN, arrivés sur place en catastrophe, lui ont sauvé la vie.
Tirer les conséquences nécessaires
Ce lundi 8 avril, un peu plus d'une semaine après les faits, le conseil d’administration de la CGN dit regretter profondément l’accident survenu et prend «toute la mesure de sa gravité». Il salue par ailleurs «l’exceptionnel travail collectif ayant permis d’éviter des conséquences plus graves encore».
Dans un communiqué, il annonce avoir décidé «de lancer une enquête visant à établir précisément et de manière objective l’enchaînement des événements et les processus décisionnels ayant conduit à la crise. Le but de la démarche est d’établir les responsabilités et de tirer de cet accident les conséquences nécessaires, en vue également d’éviter qu’une telle situation se reproduise».
Experts de renom
Le conseil d'administration de la CGN a souhaité confier cette enquête à un collèges d’experts indépendants. Son choix s’est porté sur Jacques Antenen, ancien juge d’instruction et ancien chef de la police cantonale vaudoise, Christian Wahl, navigateur chevronné, fin connaisseur du Léman et plusieurs fois vainqueur du Bol d’Or, et Jean Pierre Mortreux, expert en navigation maritime et fluviale français, disposant d’une large expérience dans le secteur privé et officiant également comme expert auprès des tribunaux en France.
Enfin, Luc Amiguet, ancien responsable de la sécurité de l’aéroport de Genève et consultant spécialisé en sécurité et gestion de crise, «appuiera le collège d’experts pour les aspects spécifiques liés à la gestion de crise», explique le communiqué qui précise que le résultat de cette enquête sera rendu public.
Réparer le Simplon et le débarcadère
Le conseil d’administration de la CGN assure également vouloir réparer et remettre en service le Simplon. «Le bateau est au bénéfice d’une couverture par l’assurance des compagnies suisses de navigation, à laquelle le cas a déjà été annoncé et avec qui les contacts sont en cours», précise le communiqué.
S'agissant du débarcadère détruit de Cully, la CGN a déjà engagé le dialogue avec la Commune de Bourg-en-Lavaux en vue de sa remise en service. Elle assure vouloir «limiter les effets de l’accident sur le plan financier et sur celui des infrastructures à Cully».