Pourboires désormais taxés? «Il n y aura que des perdants»

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SuissePourboires désormais taxés? «Il n y aura que des perdants»

En Suisse, les employés des restaurants gagnent plus d'un milliard de francs par an grâce aux pourboires. À l’ère du numérique, cette bonne-main apparaît pour la première fois dans la comptabilité et pose problème aux entreprises.

En Suisse, l’usage d’arrondir au franc supérieur intervient dans 95% des cas au café.

En Suisse, l’usage d’arrondir au franc supérieur intervient dans 95% des cas au café.

20min/Simon Glauser

Si l’on part du principe que la branche de la restauration en Suisse génère un chiffre d’affaires d’environ 19 milliards de francs (État: 2019), alors plus d’un milliard de francs de pourboires sont distribués chaque année.

Mais comme cet argent n’apparaît sur aucun relevé ou reçu, c’est un peu comme s’il n’existait pas. Aucun impôt ni cotisations salariales ne sont prélevés sur la bonne-main. Ainsi, dans la plupart des cas, elle se transforme en argent au noir.

Avec le remplacement croissant des espèces par des moyens de paiement numériques, cela devient désormais un problème pour les restaurateurs, révèle la «NZZ am Sonntag». Parce que les pourboires apparaissent dans les décomptes de l’entreprise et doivent être comptabilisés correctement.

«Que des perdants»

Des restaurants ont ainsi commencé à indiquer les pourboires sur les fiches de paie de leurs employés, à la condition qu’ils représentent plus de 10% du salaire. C’est le cas de Manuel Wiesner, entrepreneur dans la restauration zurichoise, qui ne voit dans ce changement que des avantages: les salariés perçoivent une retraite plus élevée et sont mieux assurés contre le chômage, la maladie et les accidents.

Cependant, ce nouveau système est souvent rejeté par le personnel. Parce que les impôts et les cotisations sociales réduisent leurs revenus disponibles. L'organisation faîtière Gastrosuisse ne veut pas non plus entendre parler d'un changement de mentalité. «Si les pourboires sont intégrés dans les salaires, il n'y aura que des perdants», déclare Casimir Platzer, président de Gastrosuisse.

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