Collégienne agressée: aveux des agresseurs présumés

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FranceCollégienne agressée: aveux des agresseurs présumés

Aucune dimension religieuse n'est évoquée. Le déferlement de violence viendrait des échanges entre les élèves sur les réseaux sociaux.

Trois jours après l’agression de Samara, 13 ans, devant son collège à Montpellier, les trois mineurs interpellés ont reconnu leur implication. (Image prétexte)

Trois jours après l’agression de Samara, 13 ans, devant son collège à Montpellier, les trois mineurs interpellés ont reconnu leur implication. (Image prétexte)

AFP

Trois jours après l’agression de Samara, 13 ans, devant son collège à Montpellier, les trois mineurs interpellés ont reconnu leur implication. Selon le parquet, qui n’évoque aucune dimension religieuse, ce déferlement de violence aurait son origine dans les «invectives» entre élèves sur les réseaux sociaux.

Réagissant à ce drame ainsi qu’à l’agression d’un autre adolescent, Shamseddine, 15 ans, jeudi près de son collège, à Viry-Châtillon (Essonne), mais avant que le décès de ce jeune garçon soit connu, Emmanuel Macron a appelé vendredi à ce que l’école reste «un sanctuaire» face à «une forme de violence désinhibée chez nos adolescents».

Prudence sur les causes

Le chef de l’État est cependant resté très prudent sur les causes et circonstances de ces deux agressions, à chaque fois hors de l’enceinte scolaire: «Je ne sais pas si l’école est liée à ça» et «je ne veux pas qu’on fasse des raccourcis peut-être excessifs».

Trois mineurs ont été interpellés dès mercredi pour l’agression de Samara, désormais sortie du coma: une de ses camarades au collège Arthur-Rimbaud, dans le quartier populaire de La Mosson-La Paillade, et deux adolescents de 14 et 15 ans scolarisés ailleurs.

Tous les trois ont «admis» lui avoir «porté des coups», a indiqué vendredi le procureur de Montpellier, Fabrice Belargent.

Une information judiciaire a été ouverte pour «tentative d’homicide volontaire sur mineure de (moins de) 15 ans», a ajouté le magistrat, précisant avoir demandé le placement en détention provisoire du plus âgé, «suspecté d’avoir porté les coups les plus violents». Vendredi en fin d’après-midi, la décision du juge des libertés et de la détention (JLD) n’était pas encore connue.

De son côté, la rectrice de l’académie de Montpellier, Sophie Béjean, «a décidé d’engager immédiatement les procédures disciplinaires» à l’encontre de ces trois élèves, a indiqué l’académie dans un communiqué: «Les conseils disciplinaires seront réunis au plus vite» et, «par mesure conservatoire, l’accès à leur établissement respectif leur est strictement interdit» dès à présent.

Entendue brièvement, Samara a «confirmé les violences dont elle a fait l’objet». Elle «n’a en revanche pas évoqué» des faits de «harcèlement sur une longue période», selon le procureur, dans un communiqué n’évoquant aucunement une dimension religieuse à cette agression.

Devant les médias, la mère de l’adolescente a elle affirmé que sa fille avait été «prise en grippe» par une camarade de collège depuis plus d’un an, et que cette dernière la traitait de «mécréante». Sans doute en raison de sa façon de se vêtir, a expliqué la mère, évoquant l’hypothèse d’un conflit autour de la pratique de la religion.

Inspection en cours

«En l’état des investigations, il apparaît que cette agression s’inscrit dans le contexte d’un groupe d’adolescents qui avaient l’habitude de s’invectiver» sur les réseaux sociaux et d’y publier des photos, a expliqué Fabrice Belargent, selon qui «la tension entre les mis en cause et la victime résulterait pour partie de ces publications».

L’aspect éventuellement religieux de ce dossier a par contre été évoqué côté politique, poussant la mère de Samara jeudi soir sur le plateau de TPMP sur C8 à dénoncer «l’instrumentalisation de la souffrance de (sa) fille par l’extrême droite».

Jeudi, le député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj, secrétaire national à la laïcité de son parti, avait lui annoncé saisir la justice pour des «menaces de nature religieuse» qui auraient eu lieu avant l’agression de Samara. Dans son courrier au procureur de Montpellier, il soulignait que, selon la mère de la victime, «sa fille, de confession musulmane, était traitée de «kouffar», ce qui veut dire «mécréante »en arabe, et de «kahba», ce qui signifie «pute», et ce parce qu’elle «se maquille» et «s’habille à l’européenne»».

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a pour sa part rejeté vendredi «toute instrumentalisation politique» et stigmatisation de l’islam, estimant que le véritable problème est «la banalisation de l’extrême violence et l’impact nocif des réseaux sociaux».

En parallèle de l’enquête pénale, «un inspecteur et une inspectrice» chargés par la ministre de l’Education Nicole Belloubet de mener une enquête administrative, afin notamment de déterminer si des fautes ont été commises par le personnel de l’établissement, sont bien arrivés vendredi matin et ont «entamé leurs auditions» au collège Arthur-Rimbaud, a indiqué à l’AFP l’académie de Montpellier.

Ils ont huit jours pour rendre leur rapport à la ministre.

(afp)

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