Adolescent tué: un mineur de 17 ans interpellé

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FranceAdolescent tué: un mineur de 17 ans interpellé

Un mineur de 17 ans a été placé vendredi soir en garde à vue. Le drame suscite une vive émotion jusqu’au sommet de l’État.

Police in Paris. France

Police in Paris. France

Getty Images/iStockphoto

Le jeune homme a été interpellé et placé en garde à vue en fin d’après-midi vendredi, dans le cadre de l’enquête ouverte pour «assassinat et violences en réunion aux abords d’un établissement scolaire», a indiqué le procureur de la République d’Evry, Grégoire Dulin.

Violemment frappé jeudi entre «16h00 et 16h30» par «plusieurs individus», la victime a été transportée à l’hôpital Necker, à Paris, et opérée dans la nuit, selon le procureur.

Le jeune homme est décédé des suites de ses blessures vendredi en début d’après-midi, a-t-il annoncé vendredi après-midi, précisant qu’une autopsie devait avoir lieu «dans les prochaines heures» pour déterminer les causes de sa mort.

Dès le matin, des groupes d’élèves se sont pressés devant les grilles du collège des Sablons pour exprimer tristesse et inquiétude.

«Ils ne peuvent pas faire ça à un jeune de 15 ans», a déploré Omar (prénom modifié), qui se décrit comme un ami de la victime, Shamseddine, «un gars sans problème» et «souriant».

Dans l’établissement, situé dans un quartier réputé calme de cette banlieue du sud de la capitale, la victime n’avait pas de problème de harcèlement scolaire, a ajouté l’adolescent de 15 ans.

«Quand on m’a dit que c’était «Shams» qui s’était fait tabasser, je n’arrivais pas à y croire, personne n’arrive à y croire», a répété le collégien.

Ne pas «baisser les bras»

Un ballon de foot à la main, Mathéo, 12 ans, s’est dit «stressé et triste». L’élève de 5e a décrit un collège «assez tranquille». Mais avant de rentrer en cours, il a confié avoir «peur» que les agresseurs de Shamseddine ne «reviennent».

Selon une source policière, trois jeunes portant des cagoules s’en sont pris à Shamseddine dans un hall d’immeuble.

Le drame s’est déroulé «à 100 mètres du collège», a pour sa part assuré le maire de la ville, Jean-Marie Vilain, en pleurs face à «l’innommable», mais avec l’espoir que la vidéosurveillance municipale puisse faire avancer l’enquête.

«Que peut-il y avoir comme motivation pour massacrer un gamin de 15 ans dans la rue ?», a-t-il interrogé. «Ça nous prend aux tripes, on se demande comment on peut arriver à un tel degré de violence».

«On n’a pas le droit de baisser les bras», a toutefois exhorté le maire de Viry-Châtillon, qui a également décrit la victime comme un «élève jovial, qui participait à la vie de l’établissement» et «apportait de la joie de vivre».

L’édile a participé dans l’après-midi, avec la ministre de l’Education Nicole Belloubet, à une minute de silence au collège.

«La nation tout entière est endeuillée», a écrit cette dernière sur X , se disant «profondément bouleversée» par ce drame qui survient après l’agression mardi d’une adolescente de 13 ans devant son collège à Montpellier.

«Protéger l’école»

«Nous serons intraitables contre toute forme de violence», il «faut protéger l’école de ça», avait déclaré quelques heures plus tôt le président Emmanuel Macron, lors de la visite d’un établissement scolaire à Paris.

Le chef de l’État y a exprimé, avant l’annonce du décès, son «plein soutien» et sa «compassion» pour Shamseddine.

«Un crime barbare», a dénoncé la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, sur X. D'autres politiciens ont exprimé leur colère et leur compassion suite au drame sur le réseau social.

Le rectorat a indiqué que des représentants de l’académie de Versailles s’étaient rendus «sur place pour accompagner l’équipe éducative».

«Choqué», Kamel, 40 ans (il n’a pas souhaité donner son nom), un ami de la famille de Shamseddine, a confié ne pas comprendre «pourquoi il s’est passé ça ici» à Viry-Châtillon, «une ville tranquille» de 30'000 âmes.

«Même s’il y avait une petite raison, ça ne valait pas tout ça», a-t-il ajouté.

«Ça me ronge le cœur», a abondé Nourou (elle n’a pas donné son patronyme), une agente de restauration scolaire de 42 ans, à la sortie du collège. «Sa mère l’a envoyé à l’école le matin et on l’appelle pour lui dire ton enfant, on l’a tabassé».

Le fils de Nourou était dans la même classe que la victime, a-t-elle poursuivi, désormais il ne «fait que pleurer». «Il m’a dit que c’était un enfant merveilleux, qui n’avait jamais manqué de respect à qui que ce soit».

(afp)

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