Un ex-policier condamné pour avoir tué sa collègue par balle

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FranceUn ex-policier condamné pour avoir tué sa collègue par balle

L'homme a écopé de quatre ans de prison dont trois ans avec sursis pour homicide involontaire.

Le drame avait eu lieu dans le commissariat de Saint-Denis.

Le drame avait eu lieu dans le commissariat de Saint-Denis.

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Il a joué avec le feu, jusqu’au jour où le tir est parti: un ex-policier de Seine-Saint-Denis a été condamné jeudi à quatre ans de prison, dont trois avec sursis, pour avoir accidentellement tué sa collègue avec son arme de service au commissariat de Saint-Denis en 2018.

En pleurs et sonné, Nicolas M., 39 ans, a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Bobigny de l’homicide involontaire de sa collègue Alice Varetz et de la mise en danger d’autres fonctionnaires par des manipulations imprudentes d’armes de 2015 à 2018.

Le tribunal a ordonné l’aménagement de son année de prison ferme.

Lors d’une audience à forte charge émotionnelle début février, le parquet avait requis à l’encontre de l’ancien gardien de la paix une peine de trois ans de prison.

Sur les bancs en bois des parties civiles avaient pris place lors du procès une dizaine d’anciens collègues de Nicolas M. à Saint-Denis, bras croisés et visages fermés, une mère et une meilleure amie éplorées et le portrait d’une jeune femme à fossettes de 25 ans, rayonnante avec sa casquette «Police» sur la tête.

«Tombée en service commandé», euphémisait la pancarte posée par ses proches au pied de la barre.

«Il se prenait pour un cow-boy»

Fourrier au commissariat de Saint-Denis, à ce titre responsable des entrées et sorties de matériel de l’armurerie, Nicolas M. avait une réputation de tête brûlée avec les armes à feu.

«Il se prenait pour un cow-boy, un super flic, il aimait bien rouler des mécaniques dans les couloirs du commissariat», a résumé l’une de ses collègues devant l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Régulièrement, le policier au long visage anguleux et aux cheveux tondus ras s’amusait à braquer des armes sur certains de ses collègues, ou à jouer devant eux avec ses pistolets sans cran de sécurité en leur assurant: «le coup ne partira pas, le coup ne partira pas.»

Mais le 20 mars 2018, quelques minutes avant 22 heures, le coup est parti.

Une salle exaspérée

Face au portrait de sa victime, le prévenu avait reconnu à l’audience les faits mais tenté de les minimiser en blâmant un laxisme, répandu dans la police selon lui, vis-à-vis des règles de manipulation des armes. Pleine d’anciens collègues hostiles, la salle s’était exaspérée.

«Ce n’est pas un comportement que j’ai +inauguré+ au sein de la police, c’est un comportement que j’ai reproduit. Je suis conscient de la bêtise que cela implique», avait expliqué, accablé, ce père de deux enfants, l’échine courbée, révoqué des forces de l’ordre suite à ce drame.

Le soir des faits, Nicolas M. était «pressé». Pressé que la relève de nuit prenne sa place, pressé de rentrer chez lui pour retrouver sa femme et son bébé de 6 mois.

Son Sig Sauer armé à la main, il se trouve alors assis à son guichet quand Alice Varetz et son équipage rentrent de l’extérieur et rendent leur équipement.

La scène qui suit reste confuse. A-t-il délibérément visé la victime par «jeu» lorsque le projectile est parti malgré lui, faute d’avoir sécurisé son pistolet, comme le pensent le parquet et la partie civile? Ou le coup est-il parti par mégarde alors qu’il faisait glisser sa chaise roulante vers le bureau, ainsi qu’il l’affirme?

La balle entre dans la joue gauche de la jeune femme et ressort de l’autre côté de sa tête. Après trois semaines de coma, elle est débranchée et meurt le 10 avril.

(afp)

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