Lancement d'une initiative «Pour une Suisse forte en Europe»

Un groupement pro-européen a lancé mardi une initiative populaire afin d'ancrer dans la Constitution un article stipulant que la Suisse participe activement à l'intégration européenne. Intitulée «Pour une Suisse forte en Europe,» elle est portée notamment par le mouvement Opération Libero, les Verts suisses, le Mouvement européen suisse et l'Union suisse des étudiants. Le Parti socialiste n'en fait pas partie, même si certains de ses membres la soutiennent, comme le conseiller national Fabian Molina (PS/ZH).

Le texte de l'initiative a été présenté mardi par la coprésidente d'Operation Libero, Sanija Ameti. Il n'y est pas question d'adhésion à l'Union européenne. Il y est écrit que la Suisse «conclut des traités internationaux avec l’Union européenne permettant une participation durable et évolutive aux libertés du marché intérieur européen et à d’autres domaines de la coopération européenne, notamment la culture, la formation, la recherche et la protection du climat».

Alors que la Suisse vient de reprendre ses négociations avec l'UE, les initiants doivent récolter 100 000 signatures d'ici le 2 octobre 2025. N'y a-t-il pas un risque de doublon? Pour le conseiller national genevois Nicolas Walder (V/GE), l'initiative permet de passer à la contre-offensive contre les eurosceptiques qui accaparent le débat. «Depuis 1992, a-t-il déclaré mardi, notre erreur a été de laisser l’espace libre aux eurosceptiques, alors que la moitié de nos exportations prennent la direction de l’UE, qui regroupe les pays qui nous sont les plus proches, également dans les valeurs à défendre et les systèmes politiques».

Si l'initiative aboutit, elle ne sera pas votée avant quatre ans. Très probablement que la population suisse aura déjà voté alors sur les négociations qui sont en cours à Bruxelles.

Depuis 1992, les Suisses se sont exprimés 15 fois en votation sur des dossiers liés à l'Union européenne. Par 13 fois, ils ont voté en faveur de ces relations.