FranceLe député Julien Bayou, mis en cause par son ex-compagne, a démissionné
L’ex-dirigeant écologiste a quitté le parti Europe Écologie Les Verts et son groupe à l’Assemblée.
Le député français Julien Bayou, qui avait démissionné de la tête d’Europe Ecologie-Les Verts en 2022 après des accusations de violences psychologiques à l’encontre d’une ex-compagne, a quitté le mouvement écologiste, a-t-on appris mardi auprès du parti.
L’ancien secrétaire national d’EELV, aujourd’hui âgé de 43 ans, a annoncé dans un mail son départ du parti et du groupe à l’Assemblée nationale, dont il était déjà en retrait depuis une plainte déposée par son ex-compagne début mars.
EELV avait annoncé un peu plus tôt l’ouverture d’une enquête externe par un cabinet spécialiste des violences sexistes et sexuelles, «doté de compétences juridiques», afin «d’établir un rapport».
«Goutte d'eau» de trop
Cette enquête est «la goutte d’eau» de trop, alors que Julien Bayou «s’est déjà soumis à une enquête interne» et va être entendu par la justice, a dénoncé son entourage, selon lequel «il espérait pouvoir se défendre devant la justice» et pouvoir revenir blanchi.
Dans un message interne, la direction d’EELV souligne la nécessité «de permettre aux personnes qui n’auraient pas parlé jusqu’à présent» de s’exprimer.
La patronne des écologistes Marine Tondelier a assuré à l’AFP que le but de la nouvelle enquête diligentée à l’encontre de Julien Bayou «n’est pas de l’accabler» mais d’avoir «des faits objectifs».
Elle explique, dans un autre message aux adhérents, avoir «reçu, depuis la suspension de Julien, plusieurs nouveaux témoignages de comportements inadaptés».
Menaces de grève militante
De leurs côtés, des adhérents avaient menacé de faire une grève militante pour la campagne des européennes, s’offusquant que les députés écologistes n’aient pas suspendu Julien Bayou, lors d’un vote le 27 mars. La majorité qualifiée de 60% des effectifs du groupe, nécessaire pour le suspendre officiellement, n’avait pas été atteinte.
En septembre 2022, Julien Bayou, alors patron du parti écologiste et co-président du groupe à l’assemblée, avait quitté ces deux fonctions et s’était déjà mis en retrait à l’Assemblée nationale, quelques semaines après de premières révélations de son ex-compagne à la cellule interne d’EELV sur les violences sexistes et sexuelles.
Six mois plus tard, le groupe écologiste avait toutefois acté la fin de la mise en retrait du député, après la clôture de l’enquête interne, faute d’avoir pu entendre la plaignante. M. Bayou s’était alors estimé «blanchi» et «innocenté».
À l’époque, aucune plainte n’avait été déposée ni aucune enquête judiciaire ouverte.