Des dizaines de cadavres découverts dans un hôpital de Gaza

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Conflit Israël-HamasDes dizaines de cadavres découverts dans un hôpital de Gaza

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas a affirmé lundi que l’armée israélienne a retiré ses chars de l’hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire palestinien assiégé.

De la fumée s'élève lors d'une frappe israélienne à proximité de l'hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, le 28 mars 2024.

De la fumée s'élève lors d'une frappe israélienne à proximité de l'hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, le 28 mars 2024.

AFP

L’armée israélienne, qui avait lancé il y a deux semaines une opération militaire contre le complexe hospitalier al-Chifa situé dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire, n’a pas immédiatement confirmé son retrait, annoncé par le ministère de la Santé. Un journaliste de l’AFP et des témoins sur place ont vu des chars et des véhicules quitter le complexe hospitalier, couverts par des tirs d’artillerie et des frappes aériennes.

«Des dizaines de corps de martyrs, certains en état de décomposition, ont été retrouvés dans l’enceinte et aux abords de l’hôpital d’al-Chifa», a affirmé le ministère de la Santé du Hamas dans un communiqué, précisant que les dégâts matériels sont «très importants» sur l’ensemble des bâtiments. Un médecin a déclaré à l’AFP que plus de 20 cadavres ont été récupérés. D’après lui, certains corps se sont fait rouler dessus par les véhicules militaires en train de se retirer.

«200 terroristes éliminés»

L’armée israélienne, qui accuse les combattants du Hamas de se cacher dans les hôpitaux, avait lancé le 18 mars ce qu’elle avait décrit comme une «opération précise» contre al-Chifa. Elle a affirmé avoir depuis «éliminé environ 200 terroristes» dans le secteur. L’opération avait démarré alors que des centaines de déplacés avaient trouvé refuge dans l’enceinte de l’hôpital.

Dimanche, le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait indiqué que 21 patients de l’hôpital al-Chifa étaient morts depuis le début de l’opération israélienne. Selon lui, il reste dans cet hôpital 107 patients, dont quatre enfants et 28 malades dans un état critique. «Beaucoup ont des plaies infectées et sont déshydratés» et depuis samedi, «il ne reste plus qu’une bouteille d’eau pour 15 personnes», a encore affirmé le patron de l’OMS sur le réseau social X. L’armée israélienne avait déjà mené une opération similaire à al-Chifa en novembre, accusant le Hamas – qui dément – de se servir de cet hôpital comme d’un centre de commandement.

Nouvelles frappes

Le territoire palestinien a été meurtri dimanche par de nouvelles frappes israéliennes, dont l’une a visé un hôpital selon l’ONU. D’après le directeur de l’OMS, une institution de l’ONU, «un campement dans l’enceinte de l’hôpital al-Aqsa a été touché par une frappe aérienne israélienne», faisant quatre morts.

Une équipe de l’OMS était au moment de la frappe en mission dans cet hôpital de Deir el-Balah (centre), a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X. L’armée israélienne de son côté a fait état d’une «frappe précise contre un centre de commandement opérationnel du Jihad islamique et des terroristes positionnés dans la cour de l’hôpital Al-Aqsa».

«Netanyahu doit partir»

En Israël, le premier ministre Benyamin Netanyahu – opéré dimanche soir «avec succès» d’une hernie – est défié depuis deux jours dans la rue par des dizaines de milliers de manifestants qui réclament sa démission et la libération des otages israéliens retenus à Gaza. La police a usé de canons à eau pour repousser les manifestants, criant «Elections!», Netanyahu «doit partir» et «Ramenez (les otages) maintenant!» et rassemblés devant le Parlement à Jérusalem, où des affrontements ont éclaté avec la police, a constaté l’AFP. «Les gens enragent, ils sont fatigués (...) Ils accusent Bibi (Netanyahu) et le gouvernement qui disent qu’ils ne sont responsables de rien», a témoigné Dana Rabfogel Shor, 44 ans, venue de Tel-Aviv.

Un accord de trêve entre Israël et le Hamas est cependant loin, malgré les appels des organisations internationales, alertant sur un risque de famine pour la majorité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza assiégée par Israël. «Il n’est pas encore question d’un nouveau cycle de négociations», a assuré dimanche un responsable du Hamas, Osama Hamdan, dans un communiqué.

Dans le centre du pays, à proximité d’Ashdod (centre) , trois jeunes hommes ont été grièvement blessés dans une attaque au couteau dimanche selon les secours. La police a confirmé qu’un «terroriste» avait «poignardé trois personnes», avec «deux couteaux», avant d’être «neutralisé» par la police municipale, ajoutant qu’il était originaire de Dura, près d’Hébron, en Cisjordanie occupée.

(afp)

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