Berne «peut vivre» avec la version officielle de Moscou

La Suisse a refusé de désigner le président russe Vladimir Poutine comme responsable du décès de l’opposant Alexeï Navalny. Cela alors que la quasi-totalité des pays occidentaux se sont ralliés à un texte de résolution du Conseil des droits de l'homme de l'ONU allant dans ce sens. C’est ce que rappelle le «SonntagsBlick» aujourd’hui.

«Nous sommes indignés par la mort du politicien d'opposition russe Alexeï Navalny, dont la responsabilité incombe en fin de compte au président Poutine et aux autorités russes», disait la résolution. Selon une enquête du «SonntagsBlick» du jour, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a jugé cette formulation «trop tranchante». Pour lui, la résolution contient «des phrases/passages qui sont problématiques pour nous».

«Nous pourrions vivre avec la formulation des autorités russes», a encore indiqué le DFAE dans le document interne que le journal zurichois a pu consulter. Selon la version officielle, Navalny s'est effondré lors d'une promenade dans la cour de la prison et les tentatives de réanimation sont restées vaines.

Dans ses interventions, notamment au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Berne aurait toutefois appelé les autorités russes à mener une enquête indépendante et transparente sur ce décès, selon le département d’Ignazio Cassis.

Le journal zurichois relève aussi que, contrairement aux représentants des pays occidentaux, l'ambassadrice de Suisse à Moscou, Krystyna Marty Lang, n'a pas assisté aux funérailles d'Alexei Navalny. «Diverses considérations – entre autres le fait qu'aucune invitation n'avait été envoyée – ont conduit l'ambassade de Suisse à Moscou à ne pas participer aux funérailles d'Alexei Navalny», a communiqué laconiquement le DFAE au «SonntagsBlick».