VaudCully: martyrisé par les éléments, le Simplon a bien failli couler cette nuit
Ce samedi matin, après la tempête de vaudaire, le bateau de la CGN apparaît très abimé. Les dégâts sont importants.
- par
- Laurent Siebenmann
Le Simplon a tenu bon mais il a bien failli couler. Toute la nuit dernière, le bateau classé monument historique de la CGN s'est battu vaillamment contre les éléments déchaînés, sur le Léman. En panne depuis jeudi et amarré au débarcadère de Cully (VD), il a dû affronter vendredi soir un gros coup de vaudaire qui a produit fort courant et vagues puissantes.
En début de soirée, le Simplon défonçait et tordait les parties métalliques en bout de débarcadère, s'empalant sur sa partie bétonnée. Chahuté, bringuebalé, le bateau est allé frapper, notamment avec le gouvernail situé à l'arrière, les rochers en bord de quais, devant les arbres du Major Davel.
Plus tard, alors que membres de la CGN, pompiers et policiers tentaient le tout pour le tout afin de sauver le Simplon d'un funeste destin, des fissures étaient constatées en deux endroits dans le bateau, obligeant un pompage de l'eau. Une fuite de mazout a été également longtemps crainte.
Périmètre sécurisé
Ce samedi matin, policiers et pompiers sont toujours en action. Heureusement, les eaux apparaissent nettement plus calmes et offrent du répit au Simplon, usé, abimé et tordu. Les stigmates de sa lutte nocturne apparaissent nettement, vus de l'extérieur.
Depuis le périmètre désormais sécurisé, devant le débarcadère - lui-même très abimé - on peut voir la tôle tordue, perforée, à l'avant droite du bateau. Le béton a fait son oeuvre. La peinture est arrachée en de multiples endroits, y compris à hauteur de pont promenade, près des fenêtres. Et sur tout son flanc tribord, la tôle est ondulée, tordue, marquée par les coups de butoir et les manoeuvres de sauvetage encaissés durant la nuit. On ne sait, à vue d'oeil, ce qu'il en est du côté bâbord, où les bateaux de secours de la CGN ont agi vendredi soir.
Ce matin, un camion des pompiers pompait l'eau qui entre toujours dans la coque du Simplon.
Le temps des questions
Reste qu'après le temps de l'action, va venir le temps des questions. Pourquoi, alors que MeteoNews a averti la CGN d'une forte et dangereuse vaudaire vendredi soir, le Simplon n'a-t-il pas été remorqué jusqu'à Lausanne pour y être mis à l'abri, dans la journée? Quels sont les dégâts exacts subis par le Simplon et le débarcadère de Cully? A combien va se chiffrer ce triste événement et qui va payer? Et qui a pris la décision, contre vents et marées à la CGN, de laisser le Simplon, vulnérable, à Cully, malgré tous les signaux d'alerte?
Samedi vers 10h15, le Simplon a quitté le débarcadère de Cully. Il est remorqué par le Léman afin de le ramener au chantier naval de Lausanne. Car le temps presse, un nouveau coup de vent violent étant possible en soirée.