Bukowski, l'ivre qui aimait écrire

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Bande dessinéeBukowski, l'ivre qui aimait écrire

Un Genevois s'est occupé de la partie documentaire d'un album consacré à l'écrivain américain connu pour ses excès.

Michel Pralong
par
Michel Pralong

Le nom de Charles Bukowski est connu de beaucoup. Les gens savent qu'il était un poète et écrivain, réputé pour son goût immodéré pour l'alcool et la débauche. Un ersatz de sa vie avait été présenté dans le fim «Barfly», avec Mickey Rourke et Faye Dunaway en épaves. Et certains se souviennent avoir vu en direct ou lors d'une des nombreuses rediffusions de ces images, le passage de l'écrivain à «Apostrophes», devenu incontrôlable et incompréhensible après sa troisième bouteille de blanc et à qui Cavanna lui avait lancé son fameux, «Bukowski, ta gueule!».

Mas qui a lu Bukowski et qui en sait un peu plus sur sa vie? Eh bien, pour aller voir au fond du verre de celui considéré par beaucoup comme un grand écrivain populaire, rien de tel que de se lancer dans cette BD-Docu: «Bukowski, de liqueur et d'encre».

Il s'agit de la traduction d'une BD italienne de Michelle Botton, Letizia Cadonici et Francesco Segala. Mais les éditions petit à petit tenaient à lui ajouter des pages documentées, au fil des chapitres, pour approfondir la bio et le travail de Bukowski. Elles se sont adressées pour cela à un Genevois de 28 ans, qui s'est fait connaître depuis 2 ans comme «influenceur en littérature» (même si lui-même n'est pas sûr que ce soit le bon terme), avec son blog littéraire et son compte Instagram, la.nuit.sera.mots, qui est suivi par plus de 200'000 personnes.

Martin Bujol a un compte suivie par plus de 200 000 personnes.

Martin Bujol a un compte suivie par plus de 200 000 personnes.

Instagram

«C'est l'éditeur que je ne connaissais pas du tout qui m'a contacté, il a sans doute vu certaines de mes interventions sur Bukowski sur les réseaux et m'a demandé si je pouvais faire la partie dossiers. C'est la première fois que je participe à un livre, mais j'ai dit oui et je me suis replongé dans Bukowski. Livres, interviews, je voulais vraiment que son histoire soit plus complète que ce que montre la BD. Je reliais les trous qu'elle laissait.»

Les pages dossiers sont bien conçues, éclatées en petits blocs. «On 'est pas obligé de tout lire, mais l'idée était, comme on est dans une BD, de ne pas arriver d'un coup sur une double-page de texte. Pour les photos, cela a été plus dur pour en trouver libres de droits ou que l'éditeur puisse acheter.»

«Bukowski n'est pas là pour faire de la littérature»

«Ce qui me plaît chez Bukowski, c'est qu'il n'est pas là pour faire de la littérature, il parle du réel, des gens. Sa poésie et ses livres peuvent être mis dans les mains de tous, c'est compréhensible». Bukowski aurait-il pu écrire sans alcool. «C'est possible, mais cela aurait été différent. L'alcool le désinhibe, le jette dans la rue, le fait coucher avec des prostituées, se battre. C'est une misère qu'il a vécue et dont il peut parler. On écrit toujours mieux sur ce qu'on a vécu. Et il arrive à sortir de la lumière de ces choses.»

Un autre livre-docu attend-t-il Martin? «Je ne sais pas, on n'en a pas parlé, mais j'en ferais volontiers un sur Romain Gary («La promesse de l'aube» est le livre que j'ai le plus lu), sur Joseph Kessel ou alors «Flash» de Charles Duchaussois, son autobiographie romancée à travers la drogue de Katmandou et son trafic d'armes au Liban. En voilà des destins»!

Bukowski, de liqueur et d'encre, de Botton, Cadonici, Segala et Boujol, Éd. petit à petit, 158 pages

Bukowski, de liqueur et d'encre, de Botton, Cadonici, Segala et Boujol, Éd. petit à petit, 158 pages

Martin Bujol en dédicace

Martin Bujol dédicacera ce «Bukowski» ce jeudi 11 avril, de 17 à 19h, à la FNAC Rive Genève.

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