Tout le Haut-Vernet revit la disparition du petit Émile

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FranceTout le Haut-Vernet revit la disparition du petit Émile

Une sorte de reconstitution a lieu ce jeudi pour tenter de percer le mystère de la disparition du petit garçon.

Le petit Émile a disparu le 8 juillet 2023.

Le petit Émile a disparu le 8 juillet 2023.

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Comment le petit Émile a pu disparaître le 8 juillet dans le hameau du Haut-Vernet? Sa famille, des voisins et des témoins sont réunis dans les Alpes jeudi pour une «mise en situation», près de neuf mois après le début de l’enquête.

Au total, 17 personnes sont convoquées par la justice pour reconstituer le moment où le garçonnet de deux ans et demi a été aperçu pour la dernière fois.

Pour s’assurer que ce nouvel acte d’enquête se déroule dans la sérénité, l’accès à ce hameau des Alpes-de-Haute-Provence a été barré depuis mercredi 8 heures et le restera jusqu’à vendredi 8 heures.

Le Haut-Vernet, situé entre Digne-les-Bains et Gap, était totalement interdit de survol jeudi, avec 15 gendarmes, un escadron de gendarmerie mobile et même des drones mobilisés pour sécuriser le site.

En début de matinée, il pleuvait dans un froid mordant et une quinzaine de journalistes étaient massés devant la barrière d’interdiction d’accès, surveillée par deux voitures de gendarmerie, ont constaté des journalistes de l’AFPTV.

Récits contradictoires

Cette «mise en situation», qui n’est pas à proprement parler une reconstitution classique, aucune infraction caractérisée n’ayant été relevée dans ce dossier, se focalisera notamment sur les dernières minutes durant desquelles le petit garçon a été aperçu, le 8 juillet vers 17h15, dans l’unique rue de ce minuscule bourg de 25 habitants situé à 1200 mètres d’altitude, sur les flancs du massif des Trois-Evêchés.

Émile venait alors d’arriver pour les vacances d’été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels et deux voisins affirment l’avoir vu dans cette rue, mais avec des récits contradictoires.

Ses parents, des catholiques très croyants habitant La Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône, n’étaient pas présents ce jour-là.

Les enquêteurs ont donc convoqué 17 personnes: la famille d’Émile, des voisins et d’autres témoins visuels. Ils seront encadrés par 20 enquêteurs de la section de recherches de Marseille, la cellule d’investigations criminelles de la gendarmerie du département et, là encore, une équipe de pilotes de drones pour une «captation d’images au profit des enquêteurs», a précisé la gendarmerie.

Cette mise en situation est prévue pour durer «une bonne partie de la journée», avait indiqué il y a quelques jours à l’AFP Me Isabelle Colombani, avocate du grand-père d’Émile, Philippe V.

«Enlèvement» et «séquestration»

D’abord ouverte pour disparition inquiétante, à Digne-les-Bains, l’enquête avait rapidement été confiée à deux juges d’instruction d’Aix-en-Provence puis requalifiée en motifs criminels pour «enlèvement» et «séquestration».

Accident, chute, enlèvement? Aucune piste n’a été mise de côté, même si celle de la chute mortelle s’est étiolée à la suite des multiples battues organisées dans les environs du hameau, lors desquelles aucun corps n’a été retrouvé.

Quant à la piste du grand-père maternel d’Émile, placé sous le statut de témoin assisté dans une enquête sur des violences et agressions sexuelles présumées au début des années 1990 au sein d’un établissement scolaire privé religieux dans le Pas-de-Calais, elle a toujours été étudiée, «au même niveau» que les autres, selon une source proche du dossier interrogée également il y a plusieurs jours.

Face aux insinuations le concernant, le grand-père fait le dos rond, a expliqué son avocate à l’AFP: «Il se dit +ce n’est pas grave ce que je subis moi. J’espère juste que les enquêteurs ne perdront pas trop de temps sur moi au détriment d’autres pistes+».

«Comprenez notre détresse»

Pour la famille, le seul «espoir c’est que le petit soit toujours en vie, même si cet espoir s’amenuise de jour en jour», a insisté l’avocate.

En novembre, à la veille du troisième anniversaire d’Émile, ses parents avaient diffusé un appel vibrant via l’hebdomadaire «Famille chrétienne». «Comprenez notre détresse, dites-nous où est Émile», demandait le message prononcé par la mère de l’enfant.

«Par pitié, s’il est vivant, ne nous laissez pas vivre sans lui, rendez-le-nous! Par pitié, s’il est mort, dites-nous où il se trouve», avait déclaré la mère d’Émile, en ajoutant: «tout cela, vous pouvez le faire de mille manières, même anonymement».

(afp)

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