JusticeL’enquête pour agression et harcèlement sexuels visant Pierre Joxe classée
Une ex-employée à domicile accusait l'ancien ministre français.
L’enquête ouverte en 2019 pour agression et harcèlement sexuels visant l’ancien ministre Pierre Joxe, après la plainte d’une ancienne employée à domicile, a été classée sans suite en 2022, a indiqué mardi le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.
La procédure avait été ouverte pour examiner la plainte déposée en novembre 2019 par une ancienne employée «reprochant à Pierre Joxe les infractions d’agression et harcèlement sexuels», a rappelé le parquet.
Les faits dénoncés s’étaient produits en 2018, était-il précisé dans la plainte.
Cette enquête «avait été clôturée par un classement en juillet 2022, les investigations n’ayant conduit à caractériser suffisamment aucune infraction», a-t-il ajouté.
Cette décision de classement «me parait justifiée, légitime, et je m’en réjouis pour Pierre Joxe qui était énormément affecté par ces affaires», a réagi auprès de l’AFP Me Jean-Yves Dupeux, avocat de l’ancien ministre et ancien président de la Cour des comptes âgé actuellement de 89 ans.
La plainte de l’ancienne employée à domicile avait été déposée quelques jours avant le procès en diffamation qu’il avait intenté contre Ariane Fornia.
La fille de l’ancien ministre sarkozyste Eric Besson l’avait accusé, en octobre 2017, en pleine éclosion de la vague #MeToo, de l’avoir agressée lors d’une représentation à l’Opéra Bastille à Paris en mars 2010.
Les faits qu’elle dénonçait – une main sur la cuisse remontant vers son entrejambe à plusieurs reprises – étaient prescrits.
Pierre Joxe, figure de la mitterrandie et ancien membre du Conseil constitutionnel, avait alors dénoncé «un tissu de contre-vérités» et demandé «des excuses écrites et publiques», ce que l’écrivaine s’était refusée à faire.
Ariane Fornia, de son vrai nom Alexandra Besson, avait été condamnée pour diffamation en janvier 2020. Le tribunal correctionnel de Paris avait estimé qu’elle avait jeté «le discrédit et l’opprobre» sur l’ancien ministre.
La cour d’appel de Paris avait ensuite infirmé ce jugement en avril 2021, estimant que les dénonciations de l’écrivaine relevaient de la liberté d’expression. Pierre Joxe avait alors formé un pourvoi en cassation qui a été rejeté le 11 mai 2022.