FranceNouvelle étape à l’Assemblée de Corse vers une possible autonomie de l’île française
Cet accord, trouvé après deux ans de négociations a suscité un optimisme prudent, dans l’île de 340'000 habitants dirigée par les nationalistes depuis 2015.
L’Assemblée de Corse doit se prononcer mercredi sur un accord trouvé mi-mars à Paris entre le gouvernement et des élus insulaires sur des «écritures constitutionnelles» prévoyant «la reconnaissance d’un statut d’autonomie» de l’île méditerranéenne française «au sein de la République».
Cet accord, trouvé après deux ans de négociations et cinq heures de discussions entre le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin et huit élus corses représentant les différentes tendances politiques de l’hémicycle insulaire, a suscité un optimisme prudent dans l’île de 340'000 habitants dirigée par les nationalistes depuis 2015.
Christophe Paccou-Mattei, employé municipal d’Ajaccio de 46 ans, a ainsi indiqué à l’AFP «espérer que l’autonomie donnera davantage de pouvoir» aux institutions locales pour qu’elles «protègent» la population et qu’elles soient «précurseurs notamment en matière environnementale et sociale».
Les discussions sur une forme d’autonomie avaient été lancées après des semaines de violence sur l’île en 2022, consécutives à la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, agressé en prison où il purgeait une peine à perpétuité pour l’assassinat en 1998 du préfet de Corse Claude Erignac.
Envié par la Guyane, l’Alsace, le Pays Basque ou la Bretagne, le texte examiné mercredi «prévoit la reconnaissance d’un statut d’autonomie pour la Corse au sein de la République qui tient compte de ses intérêts propres liés à son insularité méditerranéenne, à sa communauté historique, linguistique, culturelle ayant développé un lien singulier à sa terre».
Il appartient au président autonomiste du conseil exécutif Gilles Simeoni «de chercher un large consensus» au sein de «l’Assemblée territoriale, au-delà de la famille autonomiste et nationaliste corse», a indiqué Gérald Darmanin.
C’est à cette condition que le président de la République invitera alors les élus insulaires à «entamer des discussions constitutionnelles» plus précises, a-t-il ajouté.
Réunie dans l’après-midi à Ajaccio, l’Assemblée de Corse devrait voir 45 de ses 63 élus s’entendre sur ce texte.
Si cette étape corse est franchie, resteront celles du Parlement national français où le projet est loin de faire l’unanimité.
La droite, majoritaire au Sénat, est hostile à cette réforme constitutionnelle qui, pour être validée, doit être votée à l’identique par l’autre chambre parlementaire française, l’Assemblée nationale, avant la réunion des députés et sénateurs en Congrès, où une majorité des trois cinquièmes sera requise.