Pas d’excuses pour l’inspecteur ivre qui avait déchargé son arme

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GenèvePas d’excuses pour l’inspecteur ivre qui avait déchargé son arme

La révocation de celui qui avait tiré à sept reprises dans un poste de police, blessant un collègue, a été confirmée.

R.M.
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R.M.
Les coups de feu avaient été tirés dans l’Hôtel de police Carl-Vogt.

Les coups de feu avaient été tirés dans l’Hôtel de police Carl-Vogt.

TDG/Steeve Iuncker-Gomez

L’affaire, impensable, avait défrayé la chronique en automne 2022: «pour s’amuser», un policier genevois ivre avait ouvert le feu dans un commissariat, blessant un collègue. Cet homme avait été révoqué. Il s’était cependant opposé à cette sanction, mais la justice vient de lui donner tort: il n’a plus rien à faire dans la police.

Les faits avaient eu lieu le 22 octobre 2022. Après un apéritif très arrosé, l’inspecteur de la brigade des stupéfiants et des collègues étaient retourné à l’Hôtel de police Carl-Vogt.

Là, il avait sorti son pistolet de service et l’avait déchargé sur une poubelle. Un fragment de balle avait ricoché et atteint un autre agent au pied. Alors qu’il était saoul, cet inspecteur avait encore pris le volant pour mener son collègue à l’hôpital…

L’homme avait d’abord été immédiatement suspendu par sa hiérarchie. Puis le Conseil d'état genevois avait décidé de le révoquer, en mai 2023.

«Inexplicable et injustifiable»

Saisie, la Chambre administrative a rendu son verdict le 19 mars, révèle «Le Temps». Le policier estimait la sanction disproportionnée et mettait en avant des états de service irréprochables et même remarquables en 20 ans de métier.

Sur les faits, il s’est défendu en expliquant que «les sept coups étaient partis en moins de deux secondes et qu’il n’avait pas eu le temps de revenir à la réalité après le premier coup». Il a en outre fait part de ses regrets et mis en avant «stress et épuisement professionnel».

La Chambre administrative, elle, retient cependant «un usage inexplicable, inapproprié et totalement injustifiable de l’arme de service dans les locaux, en violation flagrante de tous les devoirs», relate le quotidien.

Le policier qui avait avalé une douzaine de spritz – 5 à 6, dit-il maintenant – n’a aucune excuse. Il a mis ses collègues en danger, a logiquement perdu toute la confiance de sa hiérarchie et a nui à l’image de la police genevoise. Sa révocation était donc parfaitement justifiée.

Cet inspecteur peut faire recours au Tribunal fédéral. Il devra en outre encore affronter la justice pénale pour cette affaire.

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