Melissa Gilbert: «Michael Landon avait ses démons»

On l'aime ou on la déteste, mais on l'a tous vue. «La petite maison dans la prairie» fête ses 50 ans en 2024. Et nous avons rencontré la plus célèbre des filles Ingalls, Laura. Melissa Gilbert, 59 ans, était l'invitée du Festival de télévision de Monte-Carlo, un an après la venue de l'actrice qui jouait sa grande sœur Mary, Melissa Sue Anderson. Celle-ci nous avait raconté qu'on la faisait «tout le temps passer pour la méchante».

Melissa Gilbert, que vous disent vos fans lorsqu'ils évoquent «La petite maison dans la prairie»?

Ils ont de si doux souvenirs de la série! Tout le monde sourit quand on en parle. Elle fait partie intégrante de l'enfance des gens et leur procure une sensation de chaleur. J'ai entendu dire que, pendant la pandémie, alors que nous étions tous coincés chez nous, beaucoup de gens regardaient «La petite maison dans la prairie». Probablement parce que nous avons fait tant d'épisodes sur les quarantaines et les fléaux. Nous avons aussi traité d'un grand nombre de questions. Comme celles que soulève, aujourd'hui, le mouvement Black Lives Matter, par exemple. «La petite maison dans la prairie» est donc évocatrice pour les gens de bien des façons. Et je n'arrive pas à réaliser que c'est toujours le cas cinquante ans plus tard.

Quelle est la première chose qui vous vient à l'esprit quand on vous parle de «La petite maison de la prairie»?

Les acteurs, l'équipe et cette merveilleuse famille élargie qui est la mienne. Je me demande souvent à qui je dois envoyer un courriel et qui je dois appeler.

À l'époque, comment aviez-vous été choisie pour le rôle de Laura?

J'ai passé la première audition du casting. Il y avait des centaines de filles, puis il en restait 20, puis 10... Ensuite, j'ai fait un essai devant la caméra et j'ai obtenu le rôle. Vous savez, je n'arrêtais pas de me dire: il se passera ce qui se passera. Et puis l'audition se terminait, je retournais à l'école, je reprenais ma vie et j'oubliais, et puis j'obtenais l'audition suivante. Quand j'ai décroché le rôle, j'étais très enthousiaste. Nous avons filmé l'épisode pilote, et je me suis dit que c'était fini. Et si vous m'aviez dit quand j'avais 9 ans que j'en parlerais encore plus tard et que ce, durant cinquante ans, j'aurais répondu que c'était impossible.

Quel genre de personne était Michael Landon, qui jouait votre père, Charles Ingalls?

Un être humain incroyable, remarquablement talentueux. Il était très, très loyal envers son équipe et ses acteurs. Très, très gentil. Il attendait de nous que nous nous comportions de manière très professionnelle et que nous fassions tous très bien notre travail. Et si nous le faisions, il nous louait, nous aimait et nous tirait vers le haut. Il était vraiment perfectionniste. Il avait ses démons, comme tout le monde, mais il a été une force très puissante dans ma vie.

Et vous avez nommé votre fils cadet Michael...

Pour cette raison, bien sûr.

Comment expliquez-vous que de nombreuses chaînes continuent à diffuser «La petite maison dans prairie»?

La série parle des choses les plus importantes qu'il y a pour tout le monde, peu importe qui nous sommes et ce que nous aimons: la famille, l'amour, la tolérance, la compréhension, l'humanité et l'esprit de communauté.

Êtes-vous toujours comédienne?

Oui, je suis toujours actrice. Je fais beaucoup plus de théâtre aujourd'hui qu'avant. En 2022, j'ai lancé une ligne de lifestyle pour les femmes d'âge mûr appelée Modern Prairie. Nous vendons des produits fabriqués par des femmes. Ce sont toutes des artisanes incroyablement talentueuses. Nous avons de tout, des vêtements aux articles de cuisine en passant par les articles de jardinage. Et puis nous avons des ateliers. Par exemple, comment sortir avec quelqu'un après 50 ans, comment faire son deuil pendant les vacances ou même apprendre à faire une pâte à tarte parfaite. Et ça marche très bien. J'ai aussi huit petits-enfants, je suis entourée de bébés aussi souvent que possible.

Vous ne faites plus de politique? Après avoir été présidente de la Screen Actors Guild de 2001 à 2005, vous vous êtes présentée au Congrès américain sous l'étiquette démocrate en 2015.

C'est devenu trop toxique. La politique mondiale est toxique, et la politique américaine est impossible. Je ne pense pas que ce soit un environnement sain. Je veux juste avoir une vie agréable et paisible. Je parle toujours de politique et je suis toujours une grande gueule quand il est question des droits de l'homme, mais je ne crois pas que je me présenterai à nouveau. C'est tout simplement trop. Les gens sont trop cruels.