InterviewNemo est en tête des pronostics à l'Eurovision: «C'est magnifique et surréaliste»
L'artiste qui représente la Suisse avec le titre «The Code» se trouve actuellement en première position des bookmakers.
- par
- Fabio Dell'Anna
Nemo va-t-il remporter l'Eurovision cette année? Cela semble bien possible. L'artiste, originaire de Bienne, est depuis le 1er avril en première position des bookmakers. Sa chanson «The Code» a grimpé au sommet du classement, après une performance live diffusée sur la SRF samedi dernier, ainsi que sa participation à un événement musical à Madrid, le même jour. La Croatie et l'Italie complètent le podium.
«Je reçois beaucoup de réactions, de messages et d'émotions. C'est énorme pour mon cerveau. Mais c'est magnifique de voir que les gens s'identifient à la chanson», nous a confié Nemo la semaine dernière. lematin.ch en a profité pour lui poser quelques questions depuis que cette aventure a été rendue publique il y a un mois.
Vous êtes en haut du classement des bookmakers. Comment vous sentez-vous?
C'est magnifique, je suis si reconnaissant! Cela me remplit de joie et c'est juste surréaliste. Surtout qu'il y a tellement d'artistes merveilleux cette année. Je suis admiratif de chacun d'entre eux. J'essaie de ne pas trop me concentrer sur les pronostics et je mets toute mon énergie dans la performance à venir à Malmö, le 9 mai prochain.
Avez-vous malgré tout des attentes par rapport à l'Eurovision?
Je veux simplement continuer à faire de la musique. «The Code» a débloqué quelque chose en moi dans mon processus créatif. J'ai l'impression que tout est devenu plus fluide depuis le début de cette nouvelle aventure. Désormais, j'ai plus confiance en moi et j'écoute davantage mes instincts.
La question qui revient le plus souvent chez les fans est: est-ce que Nemo va arriver à chanter de la même manière en live?
Je comprends pourquoi cette question revient souvent. Je me la suis moi-même posée lorsque nous avons écrit le morceau. (Rires.) Après quelques heures, je me demandais: «C'est tellement cool, mais suis-je capable de chanter cela en live?» La première fois que je l'ai interprétée, j'ai eu un peu le souffle coupé. La chanson est difficile, mais elle est aussi très puissante par son message. Émotionnellement, elle demande beaucoup d'efforts. C'est une expérience très émouvante.
Dans «The Code» vous mentionnez l'importance de savoir qui l'on est. Vous chantez: «J'ai dû aller en enfer et revenir.» Votre chemin n'a pas été facile?
Exactement. Cette chanson illustre que le chemin vers l'acceptation de soi est parsemé de moments merveilleux, mais aussi de défis. Il y a eu des moments difficiles, et le titre met en lumière tous ces aspects en seulement trois minutes.
Quelle est votre définition du bonheur?
C'est de suivre ce qui me semble juste, ainsi que de faire de la place pour les choses qui me procurent de la joie.
Votre polyvalence dans la musique impressionne tout le monde. D'où vient-elle?
J'ai toujours été curieux de beaucoup de choses. Enfant, on me demandait pourquoi je posais autant de questions. (Rires.) J'ai toujours voulu explorer de nombreux aspects musicaux. Mes goûts sont si variés, et l'un de mes objectifs est de cultiver cette curiosité. En grandissant, il est facile de perdre cette envie d'en savoir plus.
Quel est votre premier souvenir musical?
Mon grand-père était organiste d'église. Bien qu'il ne travaille plus à temps plein, il continue d'exercer cette passion de temps en temps, trouvant beaucoup de joie dans cette pratique. Il a aménagé une chambre où il entrepose ses instruments. Je me souviens d'une fois, alors que j'avais 3 ans, où il m'a proposé de jouer. Cet instant a marqué le début de ma découverte de la musique.
Est-ce que votre famille vous a toujours soutenu dans votre carrière musicale?
Oh oui! À 16 ans, après avoir terminé l'école, je me suis retrouvé à un carrefour. Mon professeur m'a encouragé à trouver un emploi et je me suis demandé ce que je pourrais faire de créatif. J'ai pensé à devenir chef cuisinier et j'ai même signé un contrat dans un restaurant. Cependant, après quelques semaines de préparation, j'ai réalisé que cela ne correspondait pas à ma passion pour la musique. Trois jours avant de commencer mon apprentissage, j'ai demandé à mes parents une année sabbatique pour explorer la musique, ce qu'ils ont accepté. Cette année a été cruciale pour moi, car j'ai pu créer plus de morceaux que jamais auparavant, ce qui m'a aidé à prendre ma passion au sérieux. Je suis très reconnaissant envers mes parents. Je ne pense pas que beaucoup d'entre eux auraient accepté cette situation.
D'ailleurs, comment était votre vie à Bienne?
Malgré sa taille, Bienne offre une grande diversité culturelle. Elle a un grand intérêt pour la musique, le théâtre et les arts. C'était un endroit idéal pour grandir, offrant à la fois la sécurité d'une ville et la liberté de sortir seul dès son jeune âge, ce qui peut ne pas être possible dans les grandes agglomérations. J'y ai créé des souvenirs très précieux.
La Suisse n'a pas gagné l'Eurovision depuis 1988 avec Céline Dion. Peut-on compter sur vous cette année?
(Rires.) Allez! Ce serait incroyable d'être la personne qui gagne juste après Céline Dion. Mais comme je l'ai dit, je préfère me concentrer sur ma prestation à venir et l'histoire que je veux raconter à travers ma chanson. Tout ce qui se passe après ne dépendra pas de moi. Bien sûr que j'ai envie de gagner, c'est un bel objectif, mais participer à cette compétition est déjà un grand honneur.