NeuchâtelBoudry: des militants squattent une ferme abandonnée
Un collectif alternatif a pris possession d'un bâtiment qui appartient au canton.
- par
- Eric Felley
Il y a de drôles d'oiseaux à Boudry (NE), et pas seulement au centre de requérants d'asile de la Confédération, qui fait régulièrement à la une de l'actualité. Depuis samedi dernier, les membres d'un collectif nommé Hirondelles ont pris possession d'une ferme laissée à l'abandon sur le domaine de la Pontareuse.
Ce bâtiment de ferme et ses alentours appartiennent à l'association Addiction Neuchâtel, c'est-à-dire au canton de Neuchâtel. Lundi, les occupants et la présidente d'Addiction Neuchâtel, Anne Bramaud du Boucheron, ont eu une première discussion pour faire le point de la situation.
Retour à la légalité
«Nous leur avons indiqué, explique la présidente dans «ArcInfo», que ni les terrains, qui sont actuellement prêtés à des agriculteurs, ni la ferme les surplombant ne sont à vendre ou à donner». Elle n'écarte pas l'idée d'avoir un projet commun avec ces gens, mais souhaite «un retour à la légalité, que le collectif se retire des terrains qu’il occupe actuellement et que nous puissions passer par des voies plus institutionnelles et contractualisées».
Au «19 h 30» sur la RTS, on apprend que ce sont des militants du climat de différents endroits de Suisse, qui ont jeté leur dévolu sur ce bâtiment abandonné depuis plusieurs années. Leur porte-parole anonymisé justifie leur action: «L'accès à la terre est hyper compliqué en Suisse... On vient ici parce que ces terres, il faut les valoriser. C'est une occasion de réinventer les choses. (...) On a choisi ce mode d'action, que l'on sait illégal, pour ouvrir un débat, poser des questions, parce qu'on sait que les choses ne seront pas forcément entendues et écoutées, si on ne va pas, d'une certaine manière, mettre le pied dans la porte».
Toutefois, il semble que les occupants et les autorités n'ont pas envie que la situation devienne conflictuel, à l'instar de ce qui s'était passé en 2021 avec la ZAD du Mormont dans le canton de Vaud. «Nous partageons un but commun, observe la présidente d'Addiction Neuchâtel dans «ArcInfo», celui de créer du lien social au sein de la population neuchâteloise. Nous devrions donc arriver à un compromis».