Demandes d'asileSous Elisabeth Baume-Schneider, les renvois forcés ont triplé
En 2023, la Suisse a expulsé sur des vols spéciaux près de trois fois plus de personnes que l'année précédente. Et ces renvois forcés ne concernent pas que les criminels.
Au total, la Suisse a affrété 49 vols spéciaux en 2023, avec à leurs bords 339 demandeurs d'asile déboutés, selon les chiffres fournis par le Secrétariat d'État aux migrations (SEM) à la «SonntagsZeitung». Cela représente presque trois fois plus de personnes que l'année précédente, où 28 vols spéciaux ont été affrétés avec 124 personnes à leurs bords. Le record de 345 expulsions par vol spécial datant de 2016 a failli être battu.
Des familles avec enfants
Les demandeurs d’asile ayant reçu une décision négative ont la possibilité de quitter volontairement la Suisse. Une aide au retour d'au moins 1000 francs leur est proposée. Si les personnes décident de refuser et de ne pas quitter le pays sur un vol régulier, un vol spécial est alors utilisé en dernier recours.
Mais les criminels ne sont pas les seuls à atterrir sur ces vols spéciaux. Parfois, cela touche aussi les familles avec enfants. L'année dernière, plusieurs cas ont fait sensation: deux familles du canton de Berne ont été expulsées de force vers le Sri Lanka. Dans un cas, la mère était enceinte de six mois. L'autre famille avait un bébé de trois mois. En mai, une famille afghane avec trois enfants ainsi qu'une femme somalienne et sa fille de 18 mois, toutes résidant dans le canton de Vaud, ont été amenées en Croatie par vol spécial après le rejet de leur demande d'asile.
C'est «bien trop peu» pour l'UDC
Pour la «SonntagsZeitung», il est ironique de constater que le nombre de vols spéciaux et de retours en général a augmenté l'année où la très critiquée conseillère fédérale socialiste Elisabeth Baume-Schneider était chargée du dossier de l’asile. Près de 6000 requérants déboutés ont quitté la Suisse volontairement ou de force en 2023.
L’UDC n’est toutefois pas encore satisfaite. «Par rapport aux 30’000 demandes d’asile, quelque 300 expulsions par vol spécial, c’est bien trop peu», critique le conseiller national Thomas Aeschi (UDC/ZG). Pour le chef du groupe UDC aux Chambres, l’initiative de son parti demandant la réintroduction des contrôles systématiques aux frontières est donc urgente. «C'est la seule façon de mieux protéger notre pays contre les immigrants illégaux», dit-il.