Guerre Israël-HamasGuterres appelle Israël à «lever les derniers obstacles à l’aide» pour Gaza
Le patron de l'ONU dénonce cette guerre dévastatrice qui dure depuis 5 mois et qui a plongé Gaza dans une situation humanitaire catastrophique.
Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé dimanche au Caire «Israël à lever les derniers obstacles à l’aide» pour la bande de Gaza, menacée de famine, exhortant une nouvelle fois Israël et le Hamas palestinien à un «cessez-le-feu immédiat».
«Quand on regarde Gaza, on dirait presque que les quatre cavaliers de l’Apocalypse galopent au-dessus, semant la guerre, la famine, la conquête et la mort», a dit M. Guterres lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri.
«Le monde entier pense qu’il est plus que temps de faire taire les armes et de mettre en place un cessez-le-feu immédiat», a-t-il ajouté.
Plus tôt dimanche, il a rencontré le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, accompagné du patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.
Cinq mois et demi d’une guerre dévastatrice ont plongé la bande de Gaza dans une situation humanitaire catastrophique.
La guerre a éclaté le 7 octobre après une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien qui a entraîné la mort d’au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de sources officielles israéliennes.
D’après ces sources, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d’entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.
En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007. Son armée a lancé une offensive qui a fait 32'226 morts à Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du mouvement islamiste.
M. Guterres avait déjà dénoncé samedi en Égypte la «douleur» des Gazaouis, prisonniers d’«un cauchemar sans fin», à l’occasion d’un déplacement au point de passage avec la ville de Rafah, située dans le sud du territoire palestinien.
Israël impose un siège complet à Gaza depuis le 9 octobre et contrôle strictement l’aide qui arrive principalement depuis l’Égypte via Rafah. Ces contrôles réduisent, selon l’ONU, le nombre de camions entrant dans le territoire palestinien.
«D’un côté de la frontière, on voit des camions humanitaires à perte de vue, de l’autre une catastrophe humanitaire qui empire chaque jour», a constaté M. Guterres.
Il a également souligné le «rôle politique et humanitaire vital de l’Égypte avec l’aéroport d’al-Arich et le point de passage de Rafah, artères essentielles pour l’entrée de l’aide vitale à Gaza».
Premier État arabe à avoir reconnu Israël, l’Égypte est un médiateur traditionnel entre Israéliens et Palestiniens. Avec le Qatar, elle a contribué à l’instauration d’une trêve ayant permis fin novembre la libération d’otages et de prisonniers palestiniens.