Sept ans de prison pour un poème antiguerre

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MoscouSept ans de prison pour un poème antiguerre

Le texte a été interprété par la justice russe comme un appel à tuer Vladimir Poutine.

Le buste de Claus von Stauffenberg au Berlin-Tiergarten.

Le buste de Claus von Stauffenberg au Berlin-Tiergarten.

IMAGO/Jürgen Ritter

Un tribunal russe a condamné à sept ans de prison un homme pour un poème dans lequel il espérait l’émergence en Russie d’un nouveau Claus von Stauffenberg, auteur d’une tentative d’assassinat d’Hitler. Le texte a été compris par la justice comme un appel à tuer Vladimir Poutine.

Comme le raconte jeudi l’ONG spécialisée OVD-Info, un tribunal militaire de Moscou a reconnu le 19 mars Alexandre Byvchev coupable d’«appels au terrorisme» et de «diffusion de fausses informations» sur l’armée.

L’accusé a lui-même évoqué ce verdict dans une lettre envoyée à une opposante russe en exil, Anatassia Chevtchenko.

Selon OVD-Info, il a été poursuivi pour un court poème antiguerre publié sur Facebook qui commençait par la phrase «Sur l’Ukraine tombent les missiles» et dans lequel il s’adressait en conclusion aux soldats de son pays en espérant l’apparition d’un «Stauffenberg russe».

Attentat manqué puis exécution

Le colonel Claus von Stauffenberg organisa l’attentat manqué contre Adolf Hitler du 20 juillet 1944 et fut fusillé dès l’échec de cette tentative de coup d’État.

D’après l’accusation, en mentionnant le cas de von Stauffenberg, le poète Alexandre Byvchev a appelé à l’assassinat du président russe Vladimir Poutine.

Pendant son procès, il lui a également été reproché d’avoir diffusé une photo montrant des destructions dans une localité ukrainienne où avait vécu sa tante et qui a été ravagée au moment de la tentative de l’armée russe de s’emparer de Kiev au printemps 2022.

Professeur d'allemand

Selon Memorial, Alexandre Byvchev, 51 ans, vivait dans un village de la région russe d’Orel (ouest) et était professeur d’allemand de formation. Il était en détention provisoire depuis février 2023 dans le cadre de cette même affaire, a précisé cette ONG.

Depuis le début de l’attaque russe contre l’Ukraine en 2014, il avait déjà été poursuivi en justice pour des poèmes critiquant le Kremlin. À cause de cela, il avait perdu son emploi d’enseignant, mais n’avait jamais été condamné à de la prison ferme.

(AFP)

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