États-UnisLe meurtrier de son ex-compagne en instance d'exécution
Willie James Pye avait vu sa condamnation à mort annulée en 2021 puis rétablie en 2022. Il devrait subir une injection létale dans la soirée.
Un Américain condamné en 1996 à la peine capitale pour avoir enlevé, violé puis tué son ex-compagne est en instance d’exécution mercredi en Géorgie, dans le sud-est des Etats-Unis.
Willie James Pye, 59 ans, doit être exécuté dans la soirée par injection létale dans un établissement pénitentiaire de Jackson, au sud-est d’Atlanta, capitale d’un État qui n’a plus réalisé d’exécutions depuis plus de quatre ans.
La troisième depuis le début de l'année
Si elle a lieu, il s’agira de la troisième exécution depuis le début de l’année aux États-Unis, outre celle annulée in extremis le 28 février dans l’Idaho, faute d’avoir pu administrer au condamné la solution mortelle dans le délai légal.
Willie James Pye a été reconnu coupable du meurtre en 1993 d’Alicia Yarbrough, une femme avec laquelle il avait eu une relation épisodique et qu’il avait enlevée puis violée avec deux complices, dont un adolescent de 15 ans.
Sa condamnation à mort avait été annulée par une cour d’appel en 2021 au motif que son avocat commis d’office avait mal assuré sa défense en n’invoquant ni ses signes de handicap mental ni la pauvreté et la maltraitance subies dans son enfance. Mais cette sentence a été rétablie en 2022.
«Vestige choquant du passé»
Dans leur demande de commutation de peine, rejetée mardi par la commission des grâces de l’Etat, les actuels avocats de Willie James Pye, un Afro-Américain, qualifient son procès de «vestige choquant du passé dans lequel un avocat commis d’office raciste et surchargé, Johnny Mostiler, a de fait abandonné son poste».
Sous contrat avec le comté de Spalding pour représenter l’ensemble des accusés nécessiteux, en plus de son cabinet privé, Johnny Mostiler, décédé depuis, s’occupait de centaines de dossiers par an, bâclant systématiquement la défense de ses clients, selon les avocats du condamné.
Dans son rapport annuel en décembre, l’observatoire spécialisé Death Penalty Information Center estimait que la plupart des prisonniers exécutés en 2023 aux Etats-Unis «ne seraient probablement pas condamnés à mort aujourd’hui», en raison de la prise en compte notamment de leurs problèmes de santé mentale et de leurs traumatismes, ou de changements législatifs.