À Marseille, Macron lance une opération anti-drogue «sans précédent»

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FranceÀ Marseille, Macron lance une opération anti-drogue «sans précédent»

L'objectif est «porter un coup d’arrêt aux trafics» qui ont ensanglanté la deuxième ville du pays.

Emmanuel Macron est arrivé à Marseille mardi matin pour une visite surprise sur la lutte anti-drogue.

Emmanuel Macron est arrivé à Marseille mardi matin pour une visite surprise sur la lutte anti-drogue.

AFP

Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi à Marseille (sud) le lancement d’une «opération sans précédent» destinée à «porter un coup d’arrêt aux trafics de drogue» qui ont ensanglanté la deuxième ville du pays.

«A Marseille et dans d’autres villes de France, c’est une opération sans précédent que nous avons lancée pour porter un coup d’arrêt aux trafics de drogues, assurer l’ordre républicain, faire place nette», a-t-il écrit sur le réseau X.

Visite surprise

Sa visite surprise intervient deux semaines après le cri d’alarme de magistrats marseillais demandant un «plan Marshall» pour sauver la cité phocéenne du narcotrafic qui la gangrène.

M. Macron a débuté son déplacement par la cité de la Castellane, dans le nord de Marseille. L'opération va mobiliser de très importants effectifs de police pendant plusieurs semaines.

«Il y a eu une très grosse opération hier (lundi), qui va durer plusieurs semaines partout dans Marseille», a-t-il précisé en présence des ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin et de la Justice Eric Dupond-Moretti. «Le but, c’est d’essayer de détruire les réseaux et les trafiquants et que les quelques uns qui vous rendent la vie impossible s’en aillent.»

Guerre de territoires

La guerre de territoires pour le contrôle des juteux points de deal a ensanglanté la cité phocéenne comme jamais en 2023, avec 49 personnes tuées, dont quatre victimes collatérales, et 123 personnes blessées.

Si depuis le début de l’année, une certaine accalmie semble se dessiner, après de nombreuses interpellations, «ça pourrait reprendre, on a des petits prémices», a alerté mardi le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone.

«L’idée, c'est d’avoir une situation qui soit clairement assainie et d’avoir un impact très fort les prochaines semaines», a déclaré, aux côtés du chef de l’Etat, le nouveau préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Edouard Colliex. «Ma feuille de route aujourd’hui, elle est claire : les stups, les stups, encore les stups», avait-il annoncé lors de sa prise de fonction début mars.

Selon Le Figaro, 4'000 policiers vont être mobilisés chaque semaine à Marseille et dans les communes alentours, où 170 cibles ont été identifiées.

«Guerre de tranchées»

Olivier Leurent, le président du tribunal judiciaire de Marseille, avait réclamé au début du mois la «mise en place d’un plan Marshall» pour combattre des criminels disposant «d’une force de frappe considérable sur le plan des moyens financiers, humains, technologiques».

«Le narcobanditisme agit à Marseille comme une sorte de gangrène qui abîme le tissu social», avait-il ajouté devant la commission sénatoriale d’enquête dédiée à la lutte contre le trafic de drogues en France, jugeant que l’Etat semblait mener une «guerre asymétrique contre le narcobanditisme».

«Nous sommes en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille», s’était de son côté alarmée Isabelle Fort, responsable du service «criminalité organisée» du parquet de la ville.

Ce qui se passe à Marseille ne fait que préfigurer l’évolution du trafic de stupéfiants «qu’on observe par ailleurs partout sur le territoire national: le rajeunissement des petites mains, un recours accru à des violences, des séquestrations, des homicides, le déplacement du trafic de l’urbain vers le rural», a résumé Jérôme Durain, le président de la commission d’enquête.

Coups de filet récent

La visite d’Emmanuel Macron intervient alors que plusieurs coups de filet ont eu lieu récemment au sein des deux principaux gangs – «DZ Mafia» et «Yoda» – se disputant le contrôle du trafic de stupéfiants à Marseille.

Treize jeunes membres présumés de la «DZ mafia» ont été interpellés il y a une semaine, notamment à Marseille, dans le cadre d’une enquête pour tentative de meurtre en Espagne. Ces arrestations sont intervenues quelques jours après l’interpellation au Maroc de Félix Bingui, 33 ans, alias «le chat», le chef présumé du clan «Yoda».

(afp)

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