Des blessés lors de manifestations contre les mesures d'austérité

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ArgentineManifestations et heurts à la veille des 100 jours de Milei

Le président argentin est accusé de supprimer l'aide aux soupes populaires, affamant les plus pauvres. Les heurts avec la police ont fait des blessés.

Lundi, les manifestants ont été stoppés à plusieurs endroits de Buenos Aires par les forces de l'ordre. Des heurts se sont produits.

Lundi, les manifestants ont été stoppés à plusieurs endroits de Buenos Aires par les forces de l'ordre. Des heurts se sont produits.

AFP

Des accrochages répétés entre police et manifestants ont marqué lundi en Argentine une journée de manifestations pour «l’urgence alimentaire» et contre l’austérité, coïncidant avec les 100 jours au pouvoir du président ultralibéral Javier Milei.

Au moins trois personnes ont été blessées, selon un bilan initial de médias argentins, non confirmé de source officielle, lors de face-à-face tendus et de heurts sporadiques dans la matinée avec les forces de l’ordre en divers points de Buenos Aires.

La police a fait usage à plusieurs reprises de canons à eau et de gaz lacrymogène, essuyant pour sa part des jets de pierre, sur un des points de tension, un pont routier d’accès à la capitale, à Avellaneda, a constaté l’AFP. Plusieurs représentants des médias, dont un photographe de l’AFP, ont été atteints par du gaz au poivre.

«Stop à la faim»

La journée d’action à travers le pays, sous le mot d’ordre «La limite, c’est la faim», répondait à l’appel d’organisations de gauche radicale et de mouvements sociaux, déjà à l’origine de plusieurs mobilisations de rue depuis l’arrivée au pouvoir de Javier Milei, le 10 décembre dernier.

Ces organisateurs dénoncent, dans un communiqué commun, le gouvernement pour «le manque d’approvisionnement alimentaire, depuis des mois, de milliers de soupes communautaires des quartiers populaires à travers le pays», réduits à «dépendre de la débrouille des travailleurs sociaux pour remplir les marmites».

Le pouvoir dément avoir cessé l’approvisionnement, mais dit mener un audit rigoureux de l’aide et mettre en place «un système transparent» où les soupes populaires dûment recensées reçoivent l’aide «en direct», sans les intermédiaires que le pouvoir qualifie de «gestionnaires de la pauvreté».

«Des soupes fictives», accuse Milei

Javier Milei, dans une interview récente, à même affirmé que certaines des soupes populaires en question (plus de 40'000 selon un registre du gouvernement précédent) étaient fictives ou surévaluées.

«On va dans une soupe populaire et on se rend compte qu’elle n’existe pas. Ou dans certaines, ils disent que 500 personnes viennent régulièrement, alors qu’il n’y en a jamais plus de 50», a-t-il affirmé. Ces accusations scandalisent les mouvements sociaux, qui rétorquent que des milliers de soupes populaires n’ont jamais reçu la visite des «auditeurs» en question du gouvernement.

L’ultralibéral Milei, qui passe mardi le cap de 100 jours de présidence, applique un sévère programme d’austérité budgétaire pour dompter l’inflation. Couplé à une dévaluation de plus de 50% du peso et à une libération des prix, ce programme impacte durement les bas et moyens revenus.

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