États-UnisTrump favorable à une restriction de l’IVG sous certaines conditions
Le candidat républicain à l’élection américaine s’est dit favorable à une interdiction nationale de l’avortement au-delà d’un certain nombre de semaines de grossesse, sauf en cas de viol, inceste, ou menace pour la vie de la mère
Donald Trump, candidat républicain à l’élection américaine, s’est dit favorable à une interdiction nationale de l’avortement au-delà d’un certain nombre de semaines de grossesse, sauf en cas de viol, inceste, ou menace pour la vie de la mère, dans une interview diffusée dimanche. L’ex-président s’exprimait dans une interview à Fox News réalisée cette semaine, quelques jours après s’être assuré de l’investiture républicaine, en même temps que le président sortant Joe Biden pour le camp démocrate.
Interrogé sur un article du «New York Times» en février faisant état de discussions avec son équipe de campagne sur une proposition d’interdire l’IVG au-delà de 16 semaines de grossesse, sauf dans ces trois cas, l’ex-président a réaffirmé sa satisfaction que ses nominations à la Cour suprême aient permis le revirement de jurisprudence de juin 2022, qui a aboli la garantie fédérale de ce droit.
Risque électoral
Alors que Joe Biden a fait de la protection du droit à l’avortement, menacé en cas de victoire républicaine, un de ses axes de campagne, Donald Trump a reconnu le risque électoral d’une position trop conservatrice sur ce sujet. «Je pense qu’il faut les trois exceptions, même s’il y a quelques endroits où elles n’existent pas», a-t-il déclaré sur Fox News, les Etats ayant désormais toute latitude pour légiférer dans ce domaine.
«Je dis aux gens: «en premier lieu, vous devez suivre ce que votre coeur vous dit. Mais au-delà, vous devez vous faire élire». Et sans ces trois exceptions, je pense qu’il est très, très, difficile de se faire élire», a-t-il expliqué, citant le cas du candidat républicain malheureux au poste de gouverneur de Pennsylvanie (nord-est) en 2022.
«Permettre des exceptions»
«Vous devez permettre des exceptions», a insisté Donald Trump sans préciser au bout de combien de mois il envisageait de rendre l’IVG illégale, mais faisant valoir qu’une telle limite existait ailleurs dans le monde, notamment «en France ou dans différents pays d’Europe». «Je présenterai une recommandation très bientôt et je pense que cette recommandation sera acceptée» par les instances du parti, a-t-il ajouté.
A chaque référendum local abordant la question de l’IVG depuis l’arrêt de la Cour suprême, les conservateurs ont perdu, même dans des Etats qui leur sont d’habitude acquis, comme l’Ohio ou le Kansas.
L’ancien vice-président de Donald Trump, Mike Pence, qui a annoncé cette semaine ne pas le soutenir pour l’élection de novembre, lui reprochant de s’être écarté du «projet conservateur», a d’ailleurs déploré dimanche qu’il n’ait pas adopté une position plus ferme sur l’avortement lors de la campagne de 2020. «J’aimerais que notre candidat approuve une interdiction au minimum à partir de 15 semaines», a-t-il déclaré sur la chaîne CBS.