VenezuelaLe président Maduro investi par son parti pour un 3e mandat
Nicolas Maduro, dont la légitimité est contestée par plus de 60 pays, a été désigné candidat du Parti socialiste unifié pour la présidentielle du 28 juillet.
Le président du Venezuela Nicolas Maduro, élu depuis 2013 mais dont la légitimité de la réélection en 2018 est contestée par plus de 60 pays, a été investi samedi par son parti pour briguer un troisième mandat lors de la présidentielle du 28 juillet.
Le Parti socialiste unifié (PSUV), dont il est président, «a décidé par acclamation, par consensus, que le candidat de la révolution bolivarienne est Nicolas Maduro», a déclaré le vice-président du parti, Diosdado Cabello, considéré comme le numéro 2 du pouvoir lors d’un congrès du parti samedi à Caracas.
«Allons vers une nouvelle victoire», a déclaré peu après Nicolas Maduro en acceptant son investiture. «Il n’y a qu’un seul destin ici : la victoire populaire», a-t-il dit recevant un drapeau du PSUV des mains de Diosdado Cabello : «Voici votre parti, le parti du commandant (Hugo) Chavez».
Héritier du «chavisme»
Nicolas Maduro, 61 ans, est l’héritier du «chavisme», la doctrine de son prédécesseur Hugo Chavez (1999-2013) pour un «socialisme du XXIe siècle» basé sur des nationalisations, une forte présence de l’État et de l’appareil militaire.
Plus de 60 pays, dont les États-Unis et ceux de l’UE, n’ont pas reconnu la légitimité de sa réélection en 2018, boycottée par l’opposition, et ont tenté en vain de reconnaître l’opposant Juan Guaido, alors chef du Parlement, comme président par intérim.
Malgré des sanctions internationales dans l’espoir de le renverser, il est parvenu à se maintenir au pouvoir, dénonçant un «chantage» américain et renforçant son lien avec la Russie. Chavez avait à l’époque soutenu Moscou pendant la guerre en Géorgie en 2008, et Nicolas Maduro a exprimé à maintes reprises son soutien au chef de l’État russe Vladimir Poutine avant et après le début de la guerre en Ukraine.
Sept millions d'exilés
Sa présidence est marquée par un large effondrement de l’économie en dix ans dans un pays doté des réserves de pétrole parmi les plus grandes au monde, l’exil de plus de sept millions de vénézuéliens fuyant la faim et la pauvreté, et des allégations de violations des droits humains.
Se pose de nouveau la légitimité de cette présidentielle, alors que les principaux opposants ont été écartés par la justice, accusée d’être aux ordres du pouvoir.
Henrique Capriles, deux fois ancien candidat à la présidence, et Maria Corina Machado, qui a remporté haut la main les primaires de l’opposition en octobre, ont été déclarés inéligibles pour des accusations qu’ils contestent.
Inscriptions jusqu'au 25 mars
Pourtant, le poids des sanctions américaines sur le pétrole vénézuélien a pu un temps faire espérer des élections «transparentes», auxquelles appelait l’opposition. Un accord signé à La Barbade en octobre prévoyait la présence d’observateurs internationaux et la possibilité des candidats de l’opposition déclarés inéligibles de pouvoir contester la décision de justice.
Las, la Cour suprême a confirmé en janvier les 15 ans d’inéligibilité infligés à Henrique Capriles et Maria Corina Machado. Un stratagème que le pouvoir chaviste a déjà usé par le passé, tant au niveau national que local, pour écarter des rivaux.
Le temps joue en faveur de Maduro. En fixant au début du mois les élections au 28 juillet, date de naissance de Chavez, le Conseil national électoral (CNE) ne laisse que peu de temps pour les recours. La clôture officielle des inscriptions pour les candidats a été fixée au 25 mars.