FranceUn collégien menace sa principale avec un couteau
À Dijon, la police a arrêté un ado de 15 ans, élève d'un collège de la banlieue de la ville.
Un élève de 15 ans a été interpellé vendredi après avoir menacé avec un couteau la principale d’un collège de la banlieue de Dijon, sans la blesser, la qualification terroriste n’étant pour l’instant pas retenue.
La cheffe du collège a réussi à fuir son bureau, permettant ainsi le déclenchement de l’alarme intrusion, a indiqué à l’AFP le recteur de l’académie de Dijon, Pierre N’Gahane. La police, qui intervenait à proximité, a pu interpeller «très rapidement» l’élève de 3ᵉ, a-t-il ajouté.
L’adolescent avait demandé rendez-vous avec la principale du collège Edouard Herriot à Chenôve, après son exclusion de l’établissement pour problèmes de discipline. Il avait déjà été exclu d’une autre école avant d’être admis au collège Herriot, selon le recteur.
Après avoir menacé la principale, il a tenté de rejoindre sa classe mais cette dernière était confinée comme l’ensemble de l’établissement, ainsi que le veut la procédure après le déclenchement d’une alarme intrusion.
La porte de la classe étant fermée, l’élève est resté dans le couloir avant d’être finalement interpellé. «La police était déjà en intervention dans le quartier et l’a désarmé très vite», a poursuivi le recteur.
L’adolescent a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour «menaces de mort, violences dans un établissement scolaire et intrusion d’une arme dans un établissement scolaire», a précisé à l’AFP le procureur de la République à Dijon, Olivier Caracotch.
Une lettre à la principale
La qualification terroriste n’est pas retenue à ce stade, selon le procureur.
L’élève a cependant remis «une lettre» à la principale, lors du rendez-vous menaçant, dans lequel sont évoqués les attentats de 2015 dans la région parisienne, a ajouté le recteur.
L’établissement de 330 élèves a été évacué. Il est situé dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), visant à compenser les écarts de niveau de vie avec le reste du territoire.
Le président du conseil départemental de Côte-d’Or, François Sauvadet (UDI), a «témoigné toute (sa) solidarité à la principale du collège, victime de cette menace au couteau», remerciant les forces de l’ordre pour leur intervention «extrêmement rapide».
«L’alarme intrusion a bien fonctionné suite à son déclenchement, ce qui montre que l’effort entrepris depuis des années par le département pour sécuriser nos collèges permet parfois d’éviter le pire», s’est-il félicité.
«C’est une nouvelle épreuve pour la communauté enseignante», a-t-il souligné dans un communiqué peu après s’être rendu sur place. «Il est urgent d’apporter des réponses face à la montée de la violence et des attaques contre nos établissements scolaires, qui s’exprime aujourd’hui dans l’enceinte d’un collège».
Le corps enseignant a été traumatisé par l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) en 2020 et celui du professeur de français Dominique Bernard, poignardé à mort à Arras (Pas-de-Calais) en septembre.
Un rapport sénatorial issu d’une commission d’enquête a pointé début mars la «terrible solitude» des enseignants face aux menaces et agressions dont ils sont l’objet, exhortant l’État à enclencher une «démarche proactive» pour les aider.