FranceHanouna: «Il y a un vrai acharnement sur mes émissions»
L'animateur controversé s'est défendu jeudi devant les députés français.
Entendu jeudi par les députés, l’animateur controversé Cyril Hanouna s’est présenté en champion d’une télé «populaire» et a dénoncé un «acharnement» contre ses émissions, assurant que les polémiques n’en représentaient que «0,1%».
«Il y a un vrai acharnement sur mes émissions, on le sait. Je dérange», a assuré Cyril Hanouna lors de son audition très attendue par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’attribution des fréquences de la TNT.
«Je pense qu’il y a vraiment une forme de lobby qui fait que des gens veulent me faire sortir du paysage audiovisuel», a ajouté le présentateur de «Touche pas à mon poste» (TPMP) sur C8. «Les faits pour lesquels on est ici aujourd’hui représentent 0,1% de l’antenne», a-t-il poursuivi, tout en concédant que «pour certains d’entre eux», ils «n’auraient pas dû se passer».
«Pour une émission en direct tous les jours qui a fait 5000 heures d’antenne, je trouve qu’on s’en sort bien», et «on a des amendes qui, pour moi, sont disproportionnées», a-t-il estimé.
«Pas un procès»
Loin de l’exubérance verbale et vestimentaire qu’il affiche dans TPMP, l’animateur, en chemise et costume noirs sobres, s’est dit soucieux de «répondre aux questions» des députés pour «expliquer ce qu’il fait au quotidien».
«Je ne viens pas à un procès, je viens débattre et discuter avec vous», a-t-il assuré. »Je suis très heureux d’être là même si beaucoup pensent que c’est une sanction pour moi».
L’animateur et producteur est un habitué des dérapages en plateau et ses émissions ont valu ces dernières années à C8 une pluie de sanctions de l’Arcom, le régulateur des médias, pour un total de 7,5 millions d’euros d’amendes. La moitié de ce montant vient d’un seul incident.
En novembre 2022, Cyril Hanouna avait insulté en direct le député LFI Louis Boyard, qui était auparavant chroniqueur dans son émission. Cela avait entraîné une amende record de 3,5 millions d’euros pour C8, et une plainte de l’élu à l’encontre de l’animateur pour injure publique. L’animateur avait répliqué en le poursuivant pour diffamation.
«Trahison» en direct
«Je regrette mes propos envers Louis Boyard, mais quand Louis Boyard est venu sur le plateau, je voyais non pas un député – j’aurais dû – mais je voyais un pote qui m’avait trahi en direct», s’est justifié Cyril Hanouna.
«Je l’invite gentiment sur un sujet, il avait prémédité un happening», a déclaré Cyril Hanouna, en jugeant que Louis Boyard avait voulu le «faire sortir de ses gonds» et avait «réussi».
En plateau, Louis Boyard avait accusé les «cinq personnes les plus riches» de France d’«appauvrir l’Afrique». Il avait cité le milliardaire Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+ (auquel appartient C8), qui a lui-même été entendu par la commission d’enquête mercredi.
Louus Boyard n’a pas assisté à l’audition de Cyril Hanouna. «Il n’a jamais été prévu que Louis Boyard aille interroger Hanouna, pour des raisons déontologiques», a assuré à l’AFP le groupe LFI. Au début de son audition, Cyril Hanouna, pour qui la télé était «un rêve», a assuré avoir «toujours voulu que TPMP soit une émission populaire».
Accusé de promouvoir l'extrême droite
Il l’avait lancée en 2010 sur France 4, une chaîne publique, puis avait explosé médiatiquement après son transfert en 2012 sur Direct 8, devenue C8. «Je donne la parole à tout le monde, c’est le propre de mes émissions», a-t-il fait valoir. «Personne ne peut dire pour qui je vote. Je suis là pour donner la parole à tout le monde et montrer toutes les forces en présence qui représentent la France», a-t-il insisté.
Lui et CNews, une autre chaîne dans le giron de M. Bolloré, sont régulièrement accusés par des personnalités de gauche de promouvoir des opinions d’extrême droite, ce qu’ils contestent.
Dimanche, sur X, Cyril Hanouna avait promis «une émission spéciale sur le débrief intégral» de son audition. Il avait fait de même après celles du 29 février, auxquelles avaient participé les têtes d’affiche de CNews Pascal Praud, Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk, en dénonçant «un tribunal politique».