Un chasseur a tué un rapace rarissime des Aigles du Léman

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FranceUn chasseur a tué un rapace rarissime des Aigles du Léman

Arrêté en Isère, un braconnier a reconnu avoir abattu un pygargue à queue blanche.

R.M.
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La jeune femelle pygargue à queue blanche avait été baptisée Morzine.

La jeune femelle pygargue à queue blanche avait été baptisée Morzine.

Aigles du Léman

Fin février, un pensionnaire des Aigles du Léman a été abattu dans la région de L'Oisans, en Isère. Il s’agissait d’un rapace rarissime et strictement protégé, un pygargue à queue blanche. Cette semaine, le braconnier qui l’a tué a été arrêté et interrogé. Il a admis les faits.

La triste découverte a été faite le 24 février sur la commune de La Salette-Fallavaux, à quelque 1700 mètres. La dépouille d’un aigle touché par balle a alors été découverte.

L’oiseau portait une balise. Il s’agissait d’une jeune pygargue d’un an qui faisait partie d’un programme de réintroduction. Baptisée Morzine, elle était née en captivité aux Aigles du Léman, le parc de Sciez (Haute-Savoie), en France voisine, dédié à la protection et la conservation des rapaces. Elle avait été relâchée début septembre.

Des plumes comme trophée

Une enquête a ensuite été menée par l'Office français de la biodiversité, assisté de la gendarmerie de Monestier-de-Clermont. Deux chasseurs de 35 et 30 ans, d’une même famille, ont pu être rapidement identifié. Ils ont été placés en garde à vue mercredi, relate France 3.

Le 24 février, ces deux hommes auraient abattu illégalement deux chevreuils. Puis ils ont vu le rapace de plus de deux mètres d’envergure. L’un d’eux a ouvert le feu, touché et tué le majestueux oiseau. Il a prélevé quelques plumes sur le cadavre avant de continuer son chemin. Elles ont été retrouvées dans son domicile lors d’une perquisition. Il a admis les faits lors de l'interrogatoire.

Inculpé de «destruction, détention et transport d'espèce protégée», cet homme risque jusqu'à trois ans de prison et 150'000 euros d’amende. Son comparse est poursuivi pour complicité.

Même si elle est née en captivité, Morzine s’était acclimatée à la liberté et vivait près d’une rivière, non loin de Grenoble. «Jusqu'à ce qu'elle rencontre deux idiots qui ont décidé que son parcours allait s'arrêter là», peste sur France 3 Jacques-Olivier Travers, fondateur des Aigles du Léman. Pour lui, il s’agit d’un «acte gratuit insupportable».

Quatorze oiseaux du parc lémanique ont été remis en liberté depuis 2022. Morzine est le troisième qui est abattu.

Jacques-Olivier Travers, fondateur des Aigles du Léman, avec la dépouille de Morzine.

Jacques-Olivier Travers, fondateur des Aigles du Léman, avec la dépouille de Morzine.

Aigles du Léman

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