Proche-OrientLe Hamas juge l’arrivée d’aide par voie maritime insuffisante
Le premier bateau est parti de Chypre hier, un deuxième doit aussi partir. Avant la guerre, près de 500 camions entraient tous les jours à Gaza, contre 112 depuis fin octobre.
Les autorités du Hamas dans la bande de Gaza ont jugé mercredi que l’arrivée d’aide dans un bateau parti mardi de Chypre était insuffisante face à la crise humanitaire dans le territoire palestinien après plus de cinq mois de guerre.
«Vu ce qui a été annoncé, la cargaison du bateau ne dépasse pas celle d’un ou deux camions et va mettre des jours à arriver», a déclaré, dans un communiqué, Salama Marouf, porte-parole du service de presse du gouvernement du Hamas.
Selon les dernières données disponibles des autorités israéliennes, la cargaison moyenne des camions entrés dimanche à Gaza était de près de 22 tonnes. La cargaison de 200 tonnes acheminée par le bateau parti de Chypre équivaut donc à environ 9 camions.
«Nous ne savons pas encore où il va accoster, comment (l’aide) va atteindre la côte de Gaza» et où elle sera «inspectée» par l’armée israélienne, a encore dit le responsable du Hamas.
Le bateau de l’ONG espagnole Open Arms, chargé de 200 tonnes de vivres, a quitté mardi le port chypriote de Larnaca et devrait mettre «plusieurs jours» pour arriver à Gaza, selon l’organisation.
«L’efficacité de ce mécanisme interroge», a encore dit Salama Marouf en appelant à l’augmentation de l’entrée d’aide humanitaire par la voie terrestre.
Selon des chiffres de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, 112 camions sont entrés quotidiennement en moyenne dans la bande de Gaza depuis fin octobre.
Le dernier chiffre du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles palestiniennes (Cogat) fait état de 225 camions entrés dimanche.
Avant la guerre, près de 500 camions entraient tous les jours dans Gaza, selon une source humanitaire.
Deuxième navire prêt à appareiller
Un deuxième navire chargé d’aide humanitaire pour Gaza est au port de Larnaca, attendant pour appareiller le bon déroulement du déchargement d’une première livraison de vivres dans le territoire palestinien, a affirmé mercredi le ministre chypriote des Affaires étrangères.
«Dans l’option actuelle, nous opérons via une ONG, nous avons déjà un suivi avec un navire commercial de plus grande capacité» qui pourra quitter Chypre «après le premier déchargement, s’il n’y a pas de problèmes», a expliqué Constantinos Kombos à quelques journalistes à Nicosie.
Le bateau, appartenant à un Etat non communiqué, «est à Larnaca depuis samedi (et) le bateau et la cargaison sont en cours d’inspection» par les autorités, a ajouté M. Kombos sans préciser la quantité d’aide transportée.
Le premier bateau empruntant un couloir maritime entre Chypre et la bande de Gaza (environ 370 km) est parti mardi avec une barge chargée de 200 tonnes d’aide. Le bateau de l’ONG espagnole Open Arms devrait mettre «plusieurs jours» pour arriver à un point de déchargement non identifié sur la côte de Gaza, selon une porte-parole de l’ONG.
Là, l’aide doit être livrée sur une jetée construite pour l’occasion par l’ONG World central Kitchen (WCK) qui doit ensuite la distribuer à la population au bord de la famine.
Selon l’ONU, la grande majorité des 2,4 millions d’habitants de Gaza sont menacés par la famine et la situation est catastrophique dans le nord du territoire, où l’acheminement de l’aide est dangereux.
«C’est un voyage inaugural, nous devons nous assurer d’avoir la capacité de décharger et distribuer» l’aide dans de bonnes conditions, a assuré M. Kombos.
L’une des inquiétudes est le bon déroulement des opérations au sol et la «gestion de la foule» qui attend désespérément de la nourriture dans le territoire assiégé et bombardé depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, selon le ministre.
«Nous voulons que la population sache qu’il y aura des livraisons régulières», a-t-il souligné.