LituanieL’agression contre Léonid Volkov, probablement «organisée par la Russie»
Pour les services de renseignements lituaniens, l'attaque contre l'opposant russe était une opération organisée.
L’agression dont a été victime mardi à Vilnius Léonid Volkov, l’ex-bras droit de l’opposant russe mort en prison Alexeï Navalny, a été probablement «organisée par la Russie», ont estimé mercredi les services de renseignement lituaniens.
«Il est probable que l’attaque» contre M. Volkov, qui vit en exil dans la capitale lituanienne, «soit une opération organisée et mise en œuvre par la Russie», selon un communiqué officiel.
Attaqué à l’aide d’un marteau devant son domicile, M. Volkov, âgé de 43 ans, a dû être brièvement hospitalisé.
Le président lituanien Gitanas Nauseda a de son côté expliqué devant la presse lituanienne à Paris que les services compétents allaient «enquêter et, je l’espère, trouver les coupables. Quant à Poutine, je ne peux dire qu’une chose : personne n’a peur de vous ici».
M. Nauseda, qui a rencontré la veille son homologue français Emmanuel Macron, a participé mercredi à un forum stratégique dans la capitale française.
Frappé à quinze reprises
La police lituanienne a pour sa part confirmé avoir ouvert une enquête sur l’agression de M. Volkov, qualifiée de «choquante» par le gouvernement.
Le chef adjoint de la police, Saulius Tamulevicius, a déclaré que les enquêteurs examinaient différentes pistes, sans donner plus de détails.
«Nous prenons toutes les mesures nécessaires pour élucider le mobile et les causes de ce crime. Plusieurs pistes sont étudiées», a-t-il dit à la radio LRT. Aucun suspect n’a, pour l’heure, été identifié.
Cette attaque survient près d’un mois après la mort de M. Navalny, le 16 février à l’âge de 47 ans, dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour «extrémisme».
Léonid Volkov, l’une des principales figures de l’opposition russe, a imputé la responsabilité de sa mort au président Vladimir Poutine.
Son agression s’est aussi produite quelques jours avant l’élection présidentielle qui devrait prolonger le mandat du chef du Kremlin.
Volkov a affirmé sur Telegram avoir été frappé à la jambe à 15 reprises au cours de l’attaque, dans la soirée de mardi.
«Quelqu’un a brisé une vitre de voiture et lui a aspergé les yeux de gaz lacrymogène» avant de lui infliger des coups à l’aide d’un marteau, avait témoigné plus tôt Kira Iarmich, l’ex-porte-parole de M. Navalny.
L’épouse de M. Volkov, Anna Birioukova, a diffusé sur les réseaux sociaux des photos montrant les blessures de son mari, dont un œil au beurre noir, une marque rouge sur son front et du sang sur sa jambe.
Une source gouvernementale a dit à l’AFP que M. Volkov était sorti tôt mercredi de l’hôpital où ont été «constatées des contusions sur diverses parties de son corps ainsi qu’une fracture d’un os de la main».
«Des blessures plus graves ont été évitées», a précisé cette source.