Des danseuses en bikini à une réunion du parti au pouvoir

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JaponDes danseuses en bikini à une réunion du parti au pouvoir

Le premier ministre a dû répondre de cet événement qui fait scandale, organisé par les jeunes membres du PLD.

Les danseuses peu vêtues s'asseyaient sur les genoux des membres du parti et prenaient des billets dans leur bouche.

Les danseuses peu vêtues s'asseyaient sur les genoux des membres du parti et prenaient des billets dans leur bouche.

Capture Sankei Shimbun

Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a été questionné mercredi au Parlement au sujet d’un rassemblement organisé par des membres de son parti, lors duquel des danseuses légèrement vêtues avaient été conviées au nom de la «diversité».

Sur des images diffusées par certains médias de l’événement tenu en novembre dernier à Wakayama, organisé par une antenne régionale du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir pour ses jeunes adhérents, on pouvait voir des femmes semblant être vêtues de bikinis s’asseoir sur les genoux de participants.

Ces danseuses ont, selon plusieurs médias, été obligées de recevoir avec leur bouche des billets de banque que des participants tenaient entre leurs lèvres.

Le responsable a démissionné

L’un des organisateurs, Tetsuya Kawabata, a cherché à justifier l’événement en assurant que les danseuses avaient été invitées «après avoir étudié différents points de vue, notamment pour savoir si cela correspondait au thème de la diversité».

«Cependant, l’excitation qui a suivi, en particulier vers la fin de ce rassemblement, a dépassé mes attentes», a déclaré selon la chaîne de télévision ANN Tetsuya Kawabata, qui occupait la fonction de chef du bureau de la jeunesse du comité local. Il a depuis démissionné du parti, selon des médias locaux.

Le comité national de la jeunesse du PLD a présenté ses excuses lundi et annoncé que deux élus au Parlement qui étaient présents à cet événement quitteraient leurs fonctions au bureau de la jeunesse, mais conserveraient leurs sièges.

Cette affaire est embarrassante pour le PLD, au pouvoir dans le pays presque sans interruption depuis sa fondation en 1955 et qui cherche à faire entrer davantage de femmes dans un paysage politique dominé par les hommes. En septembre dernier, M. Kishida a porté à cinq le nombre de femmes au sein de son gouvernement, comptant 20 membres, un record pour le Japon.

Cela «ne correspond pas à l’objectif de diversité»

Interrogé par les élus de l’opposition sur le scandale, M. Kishida a déclaré mercredi que l’événement «ne correspondait pas à l’objectif de diversité» de l’exécutif. «Ce que mon gouvernement recherche, c’est une société inclusive et conviviale où chacun peut s’épanouir et où la dignité et la diversité sont respectées», a assuré M. Kishida, cité par les médias locaux.

Son gouvernement détient le record peu enviable de la plus basse cote de popularité depuis que le PLD est revenu au pouvoir en 2012, en raison notamment de l’inflation et de scandales qui ont terni son image ces derniers mois.

M. Kishida, en poste depuis octobre 2021, doit aussi faire face à une difficile bataille interne à la tête du PLD fin 2024, avant les élections nationales prévues pour 2025.

(afp)

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