La 13ᵉ rente AVS doit être versée en une seule fois!

Le peuple suisse a voté le 3 mars dernier pour une 13ᵉ rente AVS, contre la majorité de droite de ce pays, qui a tout fait pour que cela n'arrive pas. La défaite est amère pour certains. D'aucuns seraient tentés d'avoir un esprit revanchard au Parlement pour compliquer la mise en œuvre de l'initiative, ou calmer la joie des «fêtards du 3 mars», selon l'expression utilisée par Pascal Couchepin dans sa chronique du «Nouvelliste» de mardi.

Dans son message concernant l'initiative sur la 13e rente AVS, le Conseil fédéral avait parlé d'un supplément «versé une fois par an». Après le vote, l'Office fédéral des assurances sociales a fait savoir que cette 13ᵉ rente pourrait être divisée par 12 et versée chaque mois. Il en résulterait une augmentation de 100 francs pour la rente la plus faible, 200 francs pour la plus haute et 300 francs pour un couple. (C'était le principe de l'initiative AVS+, refusée en 2013, qui voulait augmenter de 10% les rentes).

Certes, on dira que c'est finalement le même montant pour le pouvoir d'achat, bonnet blanc, pour blanc bonnet. Mais en réalité, ce sont deux options très différentes. En versant chaque mois un supplément, on augmente un tout petit peu le pouvoir d'achat des rentiers, d'une manière à peine sensible pour leurs dépenses courantes. Le supplément risque fort de se noyer dans la gestion du ménage, sans que le bénéficiaire ressente vraiment l'impression d'une vie meilleure.

A contrario, en versant une 13ᵉ rente en fin d'année, avant la période des Fêtes, on augmenterait fortement le pouvoir d'achat sur une période plus courte, ce qui permettrait de faire une dépense extraordinaire, de se sentir à l'aise au moins une fois dans l'année! Certains voudraient casser cet effet «cadeau de Noël», qui a sans doute joué un rôle déterminant dans la victoire de l'initiative.

Ce cadeau «offert» par la gauche, la droite ne voudrait pas le revivre chaque année comme le souvenir de sa défaite. Pourtant, d'un point de vue financier, il est profitable à l'AVS de conserver les 4 ou 5 milliards de francs supplémentaires prévus jusqu'au mois de décembre et d'en percevoir les intérêts. Nul doute que les calculs entre les deux options seront effectués au plus près de l'intérêt de l'assurance.