Sur Netflix«The Signal», de la dentelle germanique
Une astronaute en mission, sa fille sourde et son compagnon sont au cœur d'une minisérie d'anticipation de grande qualité.
- par
- Jean-Charles Canet
Il est des clichés qu'il vaut mieux éviter. Celui qui voudrait que les fictions allemandes ont systématiquement la finesse d'une charge de panzers dans un champ de coquelicots est l'un d'entre eux.
C'est pourtant avec cette très mauvaise disposition d'esprit qu'on s'est embarqué dans «The Signal», une minisérie d'anticipation germanique diffusée en intégralité sur Netflix. On a eu tort. Les quatre épisodes qui composent cette saison (probablement unique) se sont révélés être d'une surprenante subtilité.
«Le signal» se situe de nos jours. Ses trois protagonistes principaux sont Paula (Peri Baumeister), une jeune astronaute doté d'un QI exceptionnel en mission en orbite dans une station spatiale, son compagnon Sven (Florian David Fitz), resté sur Terre avec leur fille Charlie (Yuna Bennett), atteinte de surdité, mais très intelligente pour son âge.
Au retour de sa mission, Paula semble perturbée. L'équipage doit encore être débriefé. Son vol, supposé la ramener au pays, disparaît mystérieusement des écrans. Sven et Paula vivent dans l'angoisse de ne jamais la revoir. En révéler plus détériorerait le plaisir de la découverte tant les éléments essentiels sont soigneusement distillés.
«The Signal» parvient à entretenir le mystère, sait faire monter les enchères, explore diverses pistes dont celle de la science-fiction, voire du surnaturel ou, à l'opposé, de l'ultra réalisme. Ce qui différencie cette série soignée de beaucoup d'autres, c'est essentiellement son dénouement particulièrement réussi qui parvient à éviter toute complaisance scénaristique sans céder à la banalité. Il n'est de plus pas nécessaire de s'abriter derrière une grossière suspension de l'incrédulité pour accepter les révélations finales.
«The Signal» est encore rehaussé par une direction d'acteurs exceptionnelle. Les scènes avec Charlie refusent ainsi tout chantage à l'émotion facile et le jeu de ses parents, de Peri Baumeister et, surtout, de Florian David Fitz se révèle être d'une finesse que l'on n'espérait pas à ce niveau. Quant à l'antagoniste principal, sa découverte, suggérée dans l'avant-dernier épisode et confirmée dans l'épisode final, est très habilement amené.