Nouvelles règles pour la sécurité des alpinistes et la propreté de l’Everest

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NépalNouvelles règles pour la sécurité des alpinistes et la propreté de l’Everest

La dernière saison avait été meurtrière et pour améliorer la sécurité, les alpinistes devront s'équiper de traqueur GPS et de sacs biodégradables.

Le mont Everest, qui culmine à 8848 mètres, a été baptisé du nom d'un ancien Arpenteur général des Indes, George Everest. Il se situe à 140km au nord-est de Katmandou, au Népal.

Le mont Everest, qui culmine à 8848 mètres, a été baptisé du nom d'un ancien Arpenteur général des Indes, George Everest. Il se situe à 140km au nord-est de Katmandou, au Népal.

Reuters

Le Népal exige désormais que les alpinistes dans l’Everest portent des traceurs pour faciliter recherches et sauvetages en cas d’accident et qu’ils se chargent de l’élimination de leurs excréments, à l’aide de sacs biodégradables.

La dernière saison d’alpinisme a été parmi les plus meurtrières jamais enregistrées, avec 18 morts sur la plus haute montagne du monde (8.849 mètres) où les autorités souhaitent améliorer la sécurité.

Les traceurs GPS, déjà utilisés par de nombreux alpinistes professionnels, aident leurs sponsors à suivre leur progression vers les sommets mais aussi à assurer leur sécurité.

Pour la saison de grimpe qui débute ce mois-ci et dure jusqu’en mai, le Népal devrait toutefois exiger des traceurs passifs, moins puissants et plus petits, faciles à coudre dans un vêtement et ne nécessitant aucune alimentation pour fonctionner.

Ils peuvent néanmoins être localisés par un détecteur portatif jusqu’à environ 20 mètres sous de la neige tassée.

«Les traceurs sont obligatoires pour les grimpeurs cette année, afin qu’en cas d’accident, leur emplacement puisse être identifié avec précision», a indiqué mardi Rakesh Gurung, directeur de l’alpinisme au département du tourisme du Népal.

La municipalité locale de l’Everest a également introduit une série de nouvelles réglementations pour préserver l’Everest, montagne sacrée pour les sherpas, où des tonnes de déchets sont abandonnées chaque saison.

Désormais, les alpinistes devront veiller à l’élimination de leurs excréments qui devient obligatoire au-dessus du camp de base.

Mesures sanitaires

Ils devront recourir à des sacs biodégradables, utilisés notamment dans l’Antarctique, dont un contenu chimique aide à sécher et solidifier les excréments, éliminant aussi les mauvaises odeurs.

Excréments et déchets représentent un risque sanitaire, notamment pour les alpinistes qui utilisent la neige fondue comme eau potable.

«Nos montagnes sont polluées ainsi que nos sources d’eau», déplore Mingma Chiri Sherpa, président de la municipalité rurale de Khumbu Pasang Lhamu.

Au camp de base, les grimpeurs utilisent des toilettes équipées de barils collectant les excréments. Mais à de plus hautes altitudes, dans des conditions glaciales où tout enfouissement est impossible, les déjections y étaient jusque-là tout simplement laissées sur place.

«Les alpinistes doivent utiliser des sacs biodégradables au-dessus du camp de base pour leurs déjections afin qu’ils puissent être correctement éliminées à leur retour», souligne Mingma Chiri Sherpa.

Des tonnes de déchets, notamment des canettes, des bonbonnes de gaz vides, des bouteilles, du plastique, du matériel d’escalade entre rebuts, jonchent la montagne, surnommée «la plus haute décharge à ordures du monde».

Le Népal abrite huit des 14 sommets de plus de 8 000 m d’altitude du monde et accueille des centaines d’alpinistes chaque printemps, une fois les températures devenues plus clémentes et les vents généralement moins violents.

Des icefall doctors, ces sherpas qui se spécialisent dans la sécurisation de la voie vers le sommet, sont déjà partis pour le camp de base de l’Everest, où ils commencent à préparer le parcours d’escalade à l’aide de cordes et d’échelles.

Chaque printemps, ces sherpas ultra expérimentés sont les premiers à atteindre le toit du monde, pour ouvrir un circuit sûr, à l’écart de vertigineuses crevasses et à travers les glaces qui changent constamment, comme la célèbre et périlleuse cascade de glace du glacier de Khumbu.

À Katmandou, les opérateurs d’expédition qui se préparent à accueillir les alpinistes, vérifient le matériel d’alpinisme et organisent la logistique.

«Pour ce printemps, nous attendons au moins 400 grimpeurs pour l’instant», indique Damber Parajuli de l’Association des opérateurs d’expédition. Et leur nombre pourrait encore augmenter.

Le Népal a délivré un nombre record de 478 permis à des grimpeurs étrangers la saison dernière. Environ 600 alpinistes et leurs guides au total sont parvenus au sommet de l’Everest.

(afp)

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