Il taxe un juge de «sale juif»: huit mois de prison

Publié

FranceIl taxe un juge de «sale juif»: huit mois de prison

Déjà arrêté pour d'autres faits, un jeune homme de 27 ans a été condamné pour «injures publiques en raison de la religion».

L'homme était jugé au tribunal correctionnel de Marseille lorsqu'il avait traité un juge de «sale juif».

L'homme était jugé au tribunal correctionnel de Marseille lorsqu'il avait traité un juge de «sale juif».

GoogleMaps

Un homme de 27 ans a été condamné à huit mois de prison lundi en France pour avoir traité un juge de «sale juif» lors d’une comparution devant un tribunal, a-t-on appris mardi de sources judiciaires.

La condamnation pour «outrage par parole à l’audience à magistrat dans l’exercice de ses fonctions» et «injures publiques en raison de (...) la religion» est supérieure aux réquisitions du parquet, qui avait demandé six mois de prison.

Incarcéré pour d’autres faits, l’homme avait fait l’objet d’une comparution pour violences volontaires le 22 janvier devant le tribunal correctionnel de Marseille (sud-est).

Refusant de s’exprimer sur les faits, il avait dénoncé son placement à l’isolement et quand le président de la chambre avait tenté de le raisonner, il avait répliqué: «Va niquer tes morts, sale juif».

Une enquête avait alors été ouverte sur ces propos et quand il avait finalement été extrait de la prison pour être entendu, il avait tenu des propos du même ordre aux policiers qui l’escortaient.

Longue tirade

Jugé lundi à Draguignan, accompagné de sept policiers, «il a pris tout le monde de haut, avec une attitude menaçante», selon Me Samuel Chicha, qui représentait le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) de la région.

«Il a assuré n’avoir jamais traité le juge de +sale juif+», avant de partir dans une longue tirade sur le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, a ajouté l’avocat.

Les autorités françaises ont fait état d’une forte augmentation des actes antisémites dans le contexte de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien en cours depuis octobre.

Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé début mars aux préfets de renforcer les mesures de protection de la communauté juive en France - la plus nombreuse d’Europe -, notamment autour des écoles et lieux de cultes, après qu’une distribution d’aide humanitaire à Gaza a tourné au drame suite à des tirs israéliens et une bousculade qui ont fait 115 morts, selon le Hamas.

Le 1er mars, un sexagénaire qui portait une kippa avait été frappé et traité de «sale juif», en sortant d’une synagogue à Paris. Le procès de l’homme soupçonné d’avoir commis cette agression a été renvoyé au 19 avril afin de procéder à une expertise psychiatrique.

(afp)

Ton opinion