ThaïlandeLe parti vainqueur des élections menacé de dissolution
La commission électorale demande cette mesure en raison de la volonté du MFP d'assouplir le crime de lèse-majesté.
La commission électorale thaïlandaise a annoncé mardi qu’elle demanderait à la Cour constitutionnelle du royaume de dissoudre le parti progressiste d’opposition Move Forward Party (MFP), qui a remporté la plupart des sièges au Parlement lors des élections de mai dernier.
La commission a indiqué dans un communiqué avoir décidé à «l’unanimité» de demander cette dissolution, en raison de la promesse de campagne faite par le parti d’assouplir la législation très sévère sur le crime de lèse-majesté.
Le MFP a bouleversé l’ordre politique thaïlandais lors des élections législatives de mai. La percée de cette formation réformiste a réveillé de vieilles divisions en Thaïlande, où le pouvoir reste aux mains des élites économiques et militaires attachées au roi, en dépit de l’aspiration au changement exprimée dans les urnes par les nouvelles générations.
Le parti incarné par Pita Limjaroenrat, personnalité charismatique et télégénique qui détonne sur la scène politique thaïlandaise, est le seul dans le pays à évoquer ouvertement une réforme de la loi sur le lèse-majesté. Mais ses adversaires, prétextant la dangerosité de Move Forward pour la monarchie, ont réussi à former une coalition hétéroclite pour l’exclure du pouvoir. Désormais Move Forward est menacé de dissolution.
Tentative de renverser la monarchie
Fin janvier, la Cour constitutionnelle du royaume a estimé que sa promesse de campagne équivalait à une tentative de renversement de la monarchie.
Les juges n’avaient alors pas prononcé de sanction explicite, mais deux requêtes avaient été déposées auprès de la Commission électorale pour demander la dissolution du parti.