Drame de Tête Blanche (VS)Une des victimes était membre de la police cantonale
On en sait un peu plus sur les victimes de la tragédie qui a frappé le Valais ce week-end.
- par
- Eric Felley
Ce lundi, tout le Valais est sous le choc après l'accident de montagne qui a coûté la vie à cinq personnes, tandis qu'une sixième est toujours portée disparue. Dans le Val d'Hérens, c'est la consternation, les cinq hommes fauchés par la tragédie étaient bien connus. Les trois frères s'étaient inscrits pour la Patrouille des Glaciers le 19 avril prochain. L'un d'entre eux venait de prendre ses fonctions de conseiller communal à Vex, le 1er mars. L'autre venait d'obtenir son brevet d'avocat la semaine dernière.
Un officier de valeur
Ils étaient accompagnés d'un cousin, qui avait la fonction de capitaine dans la police cantonale, comme l'a confirmé au «Temps» le commandant des forces de l'ordre valaisannes, Christian Varone: «C’est un officier que je tenais en très haute estime, a-t-il regretté, un exemple de professionnalisme et un sportif chevronné, très bon connaisseur de la montagne. Je suis persuadé qu’il a tout tenté pour sauver ses compagnons d’infortune».
Ce lundi, lors d'une conférence de presse à Sion, Christian Varone a rappelé que tout a été fait pour tenter de porter secours au groupe de six personnes pris dans la tempête à 3 500 mètres d'altitude, au passage de Tête Blanche, bien connu de tous les patrouilleurs. Mais depuis l'alerte donnée samedi en fin d'après-midi, la météo n'a pas permis de les atteindre sans prendre de risques inconsidérés. C'est seulement dimanche soir, peu après 21 heures, que les sauveteurs ont pu arriver sur les lieux, mais il était trop tard.
Un des sauveteurs s'est exprimé ce lundi sur le site du «Walliser Bote»: «Nous avons vu que les randonneurs avaient essayé de construire une grotte pour se protéger du vent», a expliqué Anjan Truffer. Il a constaté que les victimes étaient dispersées et, selon lui, «les randonneurs à ski sont morts de froid en altitude, désorientés».
«Pas de conclusions hâtives»
D'aucuns se sont demandés pourquoi ce groupe était parti alors que les prévisions météorologiques annonçaient un foehn puissant et des précipitations importantes. «Assis dans son salon, a rétorqué Christian Varone, on prend toujours les bonnes décisions. En montagne, la météo peut tourner très rapidement et l’on se retrouve dans des situations extrêmes, comme ces malheureuses personnes ce week-end. Nous devons rester modestes et éviter les conclusions trop hâtives».
La cheffe du Ministère public valaisan, Béatrice Pilloud, a précisé ce lundi que l'enquête ouverte allait tenter d'apporter de plus amples explications sur ce qui s'est passé. Mais elle a dit aussi qu'il était important «de ne pas juger ce drame, par respect pour les défunts, mais aussi pour leurs familles».