Tête Blanche: «Ils se sont retrouvés dans une situation très compliquée»

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Drame en ValaisTête Blanche: «Ils se sont retrouvés dans une situation très compliquée»

Tout a été fait pour sauver les six randonneurs, mais la nature a été la plus forte.

Eric Felley
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Eric Felley
La conférence de presse du lundi 11 mars de la police valaisanne, avec le commandant Christian Varone et la procureure Béatrice Pilloud.

La conférence de presse du lundi 11 mars de la police valaisanne, avec le commandant Christian Varone et la procureure Béatrice Pilloud.

lematin.ch

Six randonneurs ont été pris dans une tourmente d'une rare violence, dans la nuit de samedi à dimanche, dans la région de Tête Blanche entre Zermatt et le Val d'Hérens. Cinq d'entre eux ont été retrouvés sans vie. «Tout a été entrepris 24 heures sur 24 pour tenter l'impossible, mais parfois devant la nature, on doit s'incliner», a déclaré lundi matin devant la presse le commandant de la police valaisanne, Christian Varone.

À l'heure actuelle, une sixième personne, d'origine fribourgeoise, selon notre source, n'a pas été localisée, mais les chances de la retrouver vivante sont faibles. Les cinq autres, d'une même famille de Vex (VS) - trois frères, un cousin et un oncle - ont été retrouvés à 21h18 dimanche soir, selon l'information donnée par la police valaisanne, lors de sa conférence de presse ce lundi matin.

Secours joints par un randonneur

«Tout avait été mis en place pour essayer de sauver ces malheureuses personnes, mais sans succès», a regretté Christian Varone, visiblement affecté par ce week-end dramatique. Le samedi 9 mars, durant la matinée, les six randonneurs ont quitté Zermatt pour Arolla. A 16h03, un membre de la famille s'était déjà inquiété auprès de l'organisation Valaisanne de secours. À 17h19, un randonneur est arrivé à joindre les secours avec son portable. Ce fut le dernier contact.

Les randonneurs sont alors localisés à Tête Blanche à 3500 mètres d'altitude. Vers 21 heures, les secours ont été suspendus à cause des conditions météo. Le manque de visibilité, le froid intense et le vent les ont empêchés d'atteindre les malheureux, dont les sauveteurs connaissaient l'emplacement probable, notamment grâce à leurs données GPS.

Le point mentionné en jaune sur la carte indique la dernière localisation des randonneurs.

Le point mentionné en jaune sur la carte indique la dernière localisation des randonneurs.

Police cantonale valaisanne

Des moyens très considérables ont été engagés pour trouver les personnes: trois hélicos d'Air Zermatt, trois d'Air Glaciers, trois de la Rega, deux Super Puma de l'armée et une vingtaine de sauveteurs spécialisés, ainsi que des médecins.

Froid extrême

Béatrice Pilloud, cheffe du Ministère public valaisan, a précisé qu'une instruction a été ouverte pour élucider les circonstances de cette tragédie. Des questions ont également été posées sur la décision des randonneurs d'effectuer cette course alors que les prévisions étaient mauvaises. Elle sont restées sans réponse, alors même que les personnes concernées connaissaient très bien la région et se préparaient, pour certaines, à faire la Patrouille des glaciers le 19 avril prochain.

Les causes exactes du décès des personnes n'ont pas été spécifiées ce lundi. Mais le froid extrême qui prévalait dans la région à cette altitude semble être l'explication la plus probable. «Ils se sont retrouvés dans une situation vraiment très compliquée», a précisé le commandant de la police.

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