Contre la pédophilie dans l'ÉgliseUn dernier adieu à Narcisse Praz, pourfendeur de Dieu
L'écrivain et libre penseur valaisan Narcisse Praz s'est éteint à 94 ans.
- par
- Eric Felley
L'écrivain et libre penseur Narcisse Praz s'en est allé à l'âge vénérable de 94 ans. «Adieu Narcisse Praz, ni Dieu, ni maître, on t'aimait bien», a écrit un de ses amis sur sa page Facebook, où il était resté très productif. Le Valaisan, né en 1929 à Beuson sur la commune de Nendaz (VS), a connu une carrière d'auteurs prolifique avec une quarantaine de livres à son actif.
«Le devoir de blasphème»
Il avait suivi le collège Saint-Michel à Fribourg et éprouvé lui-même des abus sexuels au sein de l'Église. C'est pourquoi toute sa vie, il a développé une hargne tenace contre les milieux cléricaux. En 2010, il avait publié «Gare au gorille! La pédophilie ecclésiastique catholique galopante expliquée aux parents». En 2018, il avait récidivé avec «Les précieux ridicules. Manifeste pour le devoir de blasphème déclaré œuvre de salubrité publique».
Narcisse Praz avait quitté le Valais assez tôt au début des années 1950. Il était allé vivre à Genève, où il avait lancé un commerce horloger et la rédaction d'un hebdomadaire satirique nommé «La Pilule», qui a connu deux cents numéros entre 1970 à 1975.
En 1993, il est revenu en Valais pour vivre dans son village natal et continuer inlassablement d'écrire. On notera dans son œuvre, des romans très aboutis comme «Un si charmant village » aux éditions Mon village paru en 2002, ou «La bagnarde» paru aux éditions Slatkine en 2013. Deux lectures pour qui voudrait prendre connaissance de son inspiration romanesque et poétique de haut-vol.
De la lucidité...
Au-delà de son combat virulent contre l'Église, Narcisse Praz était un homme de paix, mais se faisait peu d'illusions sur l'évolution de l'humanité. En novembre dernier, il écrivait sur sa page Facebook: «Le nonagénaire avancé que je suis est devenu témoin oculaire via la télévision de l'invasion de l'Ukraine par les soudards alcoolisé de Poutine et des abominations commises par les bêtes féroces que sont les soldats du Hamas éventrant femmes juives parce que juives en leur huitième ou neuvième mois de grossesse afin d'extraire de leur ventre leur fœtus aussitôt étranglé puis éventré puis jeté aux ordures ménagères. Oui, je l'affirme, la lucidité est le plus terrifiant privilège du grand-âge humain».