Juif poignardé à ZurichLe Service de renseignement sous le feu des critiques
Le SRC n’a pas réussi à empêcher l’attaque antisémite à Zurich, malgré l’activité suspecte de son auteur sur les réseaux sociaux. La raison? Les employés du SRC ne savent pas jusqu’où ils peuvent aller légalement.
Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) est sous le feu des critiques depuis l'attaque au couteau d’un juif orthodoxe à Zurich il y une semaine, écrit la «NZZ am Sonntag». L'auteur de l'agression, un jeune âgé de 15 ans, possédait plusieurs comptes sur les réseaux sociaux étroitement liés à l'État islamique (EI) et y a publié des menaces. La veille les faits, il avait même clairement indiqué son attaque sur Instagram. Néanmoins, rien n’a été entrepris pour l’empêcher d’agir. Pourquoi le SRC n’a-t-il pas remarqué les activités suspectes, pourtant très visibles, de l’adolescent sur Internet?
Aujourd'hui, un rapport d'audit non publié de l'autorité de surveillance du Service de renseignement de la Confédération fait état de problèmes d'organisation dans le domaine de l’Open Source Intelligence (Osint), c'est-à-dire de la collecte d'informations ouvertes sur Internet et les réseaux sociaux. Apparemment, les employés ne savent pas ce qu'ils peuvent et ne peuvent pas faire sans autorisation. Il n’existe «aucun critère ni directive structurée sur ce qu’est Osint et où se situe le cadre juridique d’Osint», indique le rapport. D’après les informations du journal dominical alémanique, ce n’est pas la première fois que le SRC néglige une menace terroriste annoncée publiquement sur les réseaux sociaux. Dans un autre cas, ce n’est que grâce à l’intervention d’un service de renseignement étranger qu’un terroriste présumé a pu être arrêté en Suisse.
Mais ce ne sont pas là les seuls problèmes auxquels est confronté le Service de renseignement de la Confédération, actuellement en pleine restructuration. Des départements ont été supprimés et de nouveaux ont été créés. Il existe une crise de confiance massive à l’égard du SRC: un récent sondage auprès des employés a montré des niveaux de satisfaction catastrophiques. En 2022, trois fois plus de salariés que lors des années précédentes ont démissionné. Interrogé, le SRC ne précise pas dans quelle mesure ce niveau élevé d'insatisfaction du personnel a affecté l'affaire de l’agression au couteau de Zurich.