FranceMenaces de grève pendant les JO, l'Élysée sur les dents
Le gouvernement français mise sur le pouvoir de l'opinion publique, alors que les syndicats pourraient débrayer pendant les Jeux olympiques de cet été.
Des fonctionnaires en grève durant les JO de Paris? Le gouvernement français a estimé samedi que «tout le pays» voulait échapper au spectre de débrayages à cette période. «Tout le pays souhaite qu’il n’y ait pas de grèves» pendant les Jeux olympiques et paralympiques, a martelé le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini. «Il faut que ce moment soit un moment de réussite pour la nation», a insisté le ministre sur la radio franceinfo. «Je rencontre beaucoup d’agents publics, il n’y en a pas un qui m’ait annoncé son intention de faire grève» pendant l’évènement, a-t-il assuré.
Jeudi, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a affirmé que le premier syndicat de fonctionnaires déposerait en avril des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique (État, territoriale, hospitalière), pour la période couvrant les J0. «Nous voulons que le gouvernement prenne les mesures immédiatement pour assurer la réussite des Jeux. Pour cela, il faut enfin que nos alertes soient entendues et que les Jeux soient préparés d’un point de vue social», avait-elle soutenu.
Force ouvrière, deuxième organisation des 5,7 millions d’agents publics français, lui a emboîté le pas en annonçant un préavis de grève courant du 19 mars au 8 septembre. La CFDT (3e syndicat) et l’Unsa (4e) ont à l’inverse fait savoir qu’ils n’appelaient pour l’instant pas à la mobilisation dans la fonction publique pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Guerini a confirmé que les agents publics mobilisés pendant les JO toucheraient des primes de 500, 1000, voire 1500 euros, en fonction de leur degré d’implication et de l’impact de l’événement sur leur métier.
«Un dispositif supplémentaire» est prévu «pour les forces de sécurité, particulièrement mobilisées», a-t-il ajouté, quelques semaines après l’annonce par le gouvernement de primes allant jusqu’à 1900 euros pour certains policiers et gendarmes. Le ministre a également annoncé que des aides spécifiques seraient versées pour les fonctionnaires mobilisés rencontrant des problèmes de garde d’enfant, afin qu’ils puissent par exemple «payer le soir une baby-sitter, une nounou, parce qu’ils prolongent un peu les horaires de travail».
«On va mettre en place des places de crèche, réserver 1000 places dans des centres de vacances pour pouvoir aider davantage les familles qui enverraient les enfants en colo», a conclu le ministre. Un effort sera aussi fait pour faciliter le recours au télétravail des fonctionnaires, déjà encouragé pour désengorger les transports en commun durant les Jeux. Le nombre d’agents concernés directement par les JO devrait être connu fin mars. Les mesures d’accompagnement des fonctionnaires mobilisés coûteront plusieurs centaines de millions d’euros, a indiqué une source proche du dossier.